Des chambres de commerce s’inquiètent des effets pervers de la PCUE sur le recrutement
Alors que des centaines de milliers de personnes retournent au travail, de l’autre côté, le fédéral a commencé vendredi dernier à accepter les demandes pour la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE). La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL) soulignent les nombreux défis auxquels font face les entreprises du Québec et s’inquiètent des effets pervers que la PCU et la PCUE peuvent avoir sur le recrutement de main-d’œuvre, compromettant ainsi la relance de certaines entreprises.
Alors qu’on prépare la réouverture des entreprises, de plus en plus d’employeurs font part des difficultés qu’ils rencontrent pour inciter leurs employés qui touchent la Prestation canadienne d’urgence (PCU) à retourner au travail. Ces deux prestations devront être adaptées afin de favoriser le retour en emploi des prestataires de ces mesures d’aides. Pour de nombreux travailleurs, ces mesures favorisent un retour au travail uniquement à temps partiel. La limite discriminante du 1000 $ de revenu par mois amène un calcul financier qui nuit à la réponse aux besoins des entreprises déconfinées.
Le gouvernement doit annoncer prochainement si la PCU sera prolongée après la mi-juin. Les deux organisations (FCCQ et CCKL) sont d’avis que l’occasion est parfaite d’inclure de nouveaux critères, de resserrer les procédures et ainsi encourager l’activité en rendant les gains de travail plus intéressant, surtout si la crise perdure.
«Dans certains secteurs, comme l’agriculture et la transformation alimentaire, 50 % du recrutement habituel d’étudiants est complété à 50 % seulement et nous sommes à la mi-mai. Il y a quelque chose qui cloche quand nous avons un taux de chômage de 17 % au Québec», ajoute Mme Nancy Dubé, directrice générale de la CCKL.
«La PCU et la PCUE ont été mises en place pour répondre à un besoin urgent dans un contexte de crise. Maintenant que nous nous dirigeons vers une relance, il faudra s’assurer que les mesures de soutien ne viennent pas nuire aux efforts de reprises économiques. Un grand nombre d’employés à taux horaire n’ont simplement aucun avantage à reprendre le travail à temps plein en ce moment. Les programmes de soutien ont été élaborés pour aider les employés mis à pied, pas pour devenir un frein au travail. Cette situation contreproductive doit être corrigée au plus vite», affirme Charles Milliard, président de la FCCQ.
La FFCQ et la CCKL pressent donc le gouvernement fédéral à revoir les critères d’admissibilité surtout dans l’optique où l’on se dirige vers un déficit historique, un réajustement de ces mesures devrait être envisagé.