La levée des barrages routiers doit être retardée, estiment des élus
Les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) constatent de nombreuses préoccupations citoyennes devant la possible levée des points de contrôle routiers le 18 mai prochain. Ils interpellent eux-mêmes maintenant le gouvernement du Québec et les autorités de santé publique, afin qu’ils réévaluent, avec «extrême prudence», la décision de retirer les barrières au moment prévu.
Une majorité d’élus du Bas-Saint-Laurent estiment ainsi que les conditions ne sont pas encore réunies pour ouvrir la frontière ouest du territoire, celle à la hauteur de La Pocatière, dans un peu plus d’une semaine. Seul le maire de Rimouski ne serait pas d’accord avec cette prise de position, lui qui a déclaré, dans une entrevue au Soleil, qu’il était nécessaire de trouver «le juste équilibre» entre les impératifs économiques et de santé.
«Les élu(e)s se sont prononcés fortement à ce propos. Les huit préfets et neuf maires sur dix se sont unis pour demander de tenir compte de l’état actuel des lieux au Québec», a souligné Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL, vendredi.
Le 23 avril dernier, la Table régionale des élu(e)s municipaux s’était prononcée en faveur d’un déconfinement progressif à l’intérieur de son territoire, mais elle avait demandé à la Direction régionale de la santé publique de maintenir les mesures de contrôle qui limitent l’accès à la région. Les élus s’étaient par la suite montrés favorables au plan de décloisonnement géographique du gouvernement, qui prévoit entre autres que le Bas-Saint-Laurent sera l’une des dernières régions à ouvrir ses frontières, le 18 mai.
Or, leur point de vue est maintenant différent, puisqu’ils observent «une dégradation significative de la situation dans la grande région métropolitaine», situation qui a d’ailleurs forcé le gouvernement à revoir à deux reprises l’échéancier de son plan de réouverture pour cette partie du Québec, rappellent-ils. La pandémie COVID-19 n’étant pas contrôlée sur l’ensemble du territoire québecois, les populations du Bas-Saint-Laurent sont inquiètes.
«Nous sommes de tout cœur avec les gens qui sont confrontés à cette crise sans précédent», a déclaré Michel Lagacé, par voie de communiqué. «Par contre, c’est évident que [le retrait des barrages] nous préoccupe, de même que nos citoyennes et citoyens. Notre rôle, en tant qu’élus, est de porter ces préoccupations à l’attention des instances qui peuvent intervenir en faveur des intérêts de notre population. C’est pourquoi nous interpelons de nouveau la Direction régionale et nationale de la santé publique, ainsi que le gouvernement du Québec, afin qu’ils agissent avec extrême prudence dans la décision de maintenir ou non la levée des barrières, notamment à l’ouest du territoire, le 18 mai prochain.»
Michel Lagacé ajoute que les Bas-laurentiens expriment des appréhensions quand on leur explique qu’une personne en provenance d’une zone chaude n’aura «aucune obligation» en regard à un isolement de 14 jours (quarantaine). Depuis le début de la crise, seulement 35 cas ont été déclarés positifs sur l’ensemble du territoire.
«Nos concitoyennes et concitoyens seraient plus confortables si, dans un premier temps, on permettait aux personnes possédant des résidences secondaires d’y accéder, tout en observant une quarantaine volontaire», dit-il. «Quand la situation de la pandémie sera mieux contrôlée, les barrières pourront être levées.»
Le président de la TREMBSL estime que certains contrôles pourraient être retirés dans l’est du Bas-Saint-Laurent et que l’île Verte pourrait être déconfinée puisque «la situation est sous contrôle», mais qu’il est encore trop tôt pour les barrages plus à l’ouest. Il croit également en l’importance d’avoir une «approche coordonnée» dans le secteur du Témiscouata qui possède des frontières communes avec le Maine et le Nouveau-Brunswick.
Depuis que l’idée d’un déconfinement progressif est abordée par le gouvernement du Québec, les élus du Bas-Saint-Laurent réitèrent l’importance d’assurer la sécurité des aînés (la population compte 25 % de personnes de 65 ans et plus). Reporter la levée des barrages routiers quelque temps favoriserait l’atteinte de cet objectif.
«Notre réseau de santé a besoin d’être soutenu, nos ainés ont besoin d’être protégés...l’économie ira mieux avec des personnes en santé», a écrit le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup.
«Nous réitérons notre confiance [envers la Santé publique et le gouvernement du Québec] et sommes assurés [que ces instances] mettront toujours la santé et la sécurité des Bas-Laurentiens au sommet de leur priorité.»
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Nous comprenons votre situation, maintenant à vous de comprendre la notre.