Le gardiennage autorisé pour les grands-parents de 70 ans et moins
Les grands-parents souhaitant donner un coup de main à leur famille en s'occupant de leurs petits-fils et de leurs petites-filles pourront finalement recommencer à le faire, a confirmé la santé publique du Québec, jeudi.
Confronté à une forme d'incohérence, alors que les sexagénaires étaient invités à retourner travailler dans les écoles et les garderies «sans crainte» dans le cadre du déconfinement à venir, le Dr Horacio Arruda a confirmé que les grands-parents âgés de 70 ans et moins pourront reprendre le gardiennage lorsque la situation l'ordonne.
Le directeur national de la santé publique a effectivement indiqué que différentes conditions doivent être remplies. La première? Il faudrait que les parents, obligés de se rendre tous les deux au travail physiquement, par exemple, n'aient pas d'autres options de gardiennage. Les enfants doivent également avoir respecté le confinement au cours des dernières semaines et ne pas avoir fréquenté un service de garde.
«Si garder les enfants devient un phénomène qui est, je dirais, essentiel pour que les parents puissent aller au travail parce qu'ils n'ont pas d'accès à une garderie [...] et que les gens en bas de 70 ans, s'ils sont en bonne santé, [veulent] aller garder leurs petits-enfants pendant la semaine pour que les parents puissent aller en service essentiel, c'est permis, ça va être permis», a déclaré le Dr Horacio Arruda.
Les personnes aînés, appelées à la rescousse, doivent aussi avoir une excellente santé et ils devront accepter de prendre une foule de précautions. À ce sujet, le Dr Arruda a indiqué avoir filmé une vidéo en collaboration avec le ministère de la Famille expliquant aux grands-parents certaines mesures d'hygiène essentielles.
«Sous certaines conditions, ils pourront garder leurs petits-enfants comme tels. Mais il faut éviter, bien entendu, les grandes accolades, même si ça va être difficile», a répété le médecin. La veille, il avait expliqué que les contacts souvent plus rapprochés entre les grands-parents et les petits-enfants étaient plus propices à la propagation de la COVID-19 que ceux avec une éducatrice ou une enseignante, par exemple.
PAS ENCORE DE BBQ EN FAMILLE
Du même coup, le Dr Horacio Arruda a précisé que si les sexagénaires pourront garder leurs petits-enfants, il est encore trop tôt pour les inviter à souper. C'est important, a-t-il martelé, d'y aller progressivement.
«Tout le monde a hâte. C'est la fête des Mères en fin de semaine. Tout le monde a hâte à des barbecues à l'extérieur, à cinq mètres. Comme on est en train d'ouvrir des choses, il faut qu'on soit en mesure de voir les effets des assouplissements qu'on met avant de passer à une autre étape, parce qu'indépendamment de ce qu'on dit, on sait qu'il y en a qui vont le faire. Et là si on ne se met pas à être, je vous dirais, dans le coup, avec nous, puis ça voudrait dire que là, on pourrait avoir des effets», a-t-il dit.
Lors de la mise à jour quotidienne, le premier ministre François Legault a précisé que 91 % des personnes qui sont décédées au Québec depuis le début de la crise avaient 70 ans ou plus. La statistique pour la tranche d'âge 60-69 ans? 6,5 %.
«Il n'y a pas de risque zéro, ni en bas de 70, ni en bas de 60 [...], mais on juge que c'est un risque qui est limité en bas de 70 ans, évidemment sauf si on a des problèmes de santé. C'est important de le dire, tous ceux qui ont des maladies chroniques, peu importe leur âge, bien, il ne faut pas aller travailler», a déclaré M. Legault.
«L'autre chose qui est importante de dire aussi, c'est que, peu importe notre âge, qu'on soit jeune ou qu'on soit vieux, il faut être prudent. Il faut respecter la norme du deux mètres. Donc, il faut rester à deux mètres des autres personnes, puis, si on n'est pas capables de rester à plus de deux mètres, on devrait porter un masque. C'est vrai pour une éducatrice, c'est vrai pour une grand-maman avec sa petite fille, c'est vrai pour tout le monde», a-t-il ajouté.
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