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Billy Rioux: entre nature et authenticité

durée 28 septembre 2019 | 06h55
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Donner rendez-vous à Billy Rioux, coureur des bois chevronné, c’est aller à la rencontre d’un aventurier dont les exploits se font l’écho des premiers colons de la Nouvelle-France. Historien de formation, il met à profit les techniques ancestrales de survie dans ses nombreuses aventures.

    Sur sa terre à Sainte-Françoise dans les Basques, il est entouré d’une nature qui lui est chère. Sa cabane en bois, il la connait par cœur. Il l’a construite de ses propres mains, avec des outils et des techniques d’époque. En 2012, il y a passé une année complète, une année de résilience, mais d’introspection surtout, de découverte sur soi-même.

    Billy Rioux, qui se dépeint comme un aventurier historique est un adepte du bushcraft. Cette tendance de plus en plus populaire que l’on pourrait traduire par l’art de vivre dans les bois ou l’art des bois, c’est-à-dire l’art d’utiliser le temps d’une sortie, d’un weekend, les ressources de la nature pour s’abriter, se nourrir et améliorer son confort et ce, avec le moins de matériel possible.

    Cet art, Billy Rioux le maitrise comme Rachmaninov son piano, un maestro du bushcraft. «Regarde ici, c’est un canot que j’ai fait en écorce d’épinette, pas en écorce de bouleau qui est plus facile à travailler et plus résistante. Il y en a quatre, je crois, au Québec, j’en ai deux ici. J’ai fait deux semaines avec à la Baie-James au début des années 2010. [Il pointe un troisième objet] Ça, c’est une pirogue que j’ai creusée dans un peuplier faux-tremble avec une erminette ronde, ça flotte, mais c’est difficile à manœuvrer», raconte l’aventurier.

    Impossible pour lui de ne pas partager les secrets de ses réalisations (et elles sont nombreuses !). Il s’en excuse presque. «C’est plus fort que moi, j’aime partager mes connaissances, c’est important la transmission de ces techniques ancestrales là. Par contre, ces canots-là, c’est plus du bushcraft extrême», laisse-t-il tomber en riant.

    LIVRE ET BUSHCRAFT

    En juillet dernier, Billy Rioux a donc lancé le premier guide québécois entièrement dédié à cet univers: Bushcraft, la survie relax. Lorsque Billy Rioux explique la construction de sa cabane, de ses canots d’écorce, lorsqu’il partage ses connaissances et techniques ancestrales, son regard s’illumine. Sa plume aussi.

    Imprimé par VLB Éditeur, le livre s’adresse aux débutants, ceux qui souhaitent retrouver ce lien avec la nature. Au fil des pages ponctuées d’anecdotes, l’auteur vous apprendra, entre autres, à bâtir un feu, connaitre les plantes comestibles de base, la cuisine rustique sur les braises, les abris construits avec les ressources de la forêt et les 15 pièces d’équipement à emporter pour une expérience nature.

    Cet art des bois tel que prôné par Billy Rioux est une forme de cohabitation minimaliste avec la nature. Exit donc le survivalisme ou la survie extrême à la Bear Gryll. Le bushcrafteur québécois éclate de rire. «Non, non, le bushcraft c’est relax. Il n’y a rien de relax à se perdre en forêt, à ne pas savoir où l’on est, comment se nourrir, si ce champignon est comestible, comment s’hydrater. Le bushcraft c’est de savoir comment utiliser les ressources naturelles pour construire un abri, se nourrir, pour passer un moment agréable dans la nature», explique l’aventurier.

    La nuance est importante et laisse rapidement entrevoir tout le côté ludique de l’activité.

    «Il y a trois lignées principales, soit militaire, primitive et coloniale. Je me situe plus dans cette troisième lignée, où l’on utilise plus les outils de l’époque et les techniques ancestrales de nos aïeux que j’ai le gout de partager.»

    Si le terme «bushcraft» est relativement récent et provient de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, Billy Rioux explique qu’à leur façon les premiers colons et leur descendant ont eux-mêmes été des bushcrafteurs.

    BILLY RIOUX

    Coureur des bois moderne, amant de la nature sont là des qualificatifs bien pâles pour le décrire, un véritable passionné. Âgé de 37 ans, natif de Saint-Antonin, Billy Rioux complète actuellement sa maitrise à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

    Déjà, à 19 ans, il laissait tout derrière lui pour traverser le Canada afin de se rendre en Alaska. En 2005, il traversait l’Europe et 16 pays avec un seul sou en poche. En 2009 c’est l’Italie, un voyage qu’il décrit comme profondément marquant, alors qu’il suit les traces des premiers membres de l’Ordre de Malte.

    L’aventure sur fond d’histoire devient un mode de vie pour lui. Billy a notamment reconstitué le voyage des chercheurs d’or sur la rivière Yukon dans un radeau construit avec les outils d’époque.

    Il a construit un «batteau», une barque à fond plat de 20 pieds, afin de suivre sur les traces de Pehr Kalm, un naturaliste finlandais de 1749. Dans cette barque, seule réplique au Québec, il a rallié Montréal à Baie-Saint-Paul. Elle est actuellement remisée à Sainte-Françoise.

    Ce dernier a aussi été consultant pour l’émission La ruée vers l’or diffusée sur les ondes de TVA. Plus récemment, il a travaillé sur l’émission le Lot du Diable, diffusé sur Historia. L’émission populaire a obtenu pas moins de cinq prix Gémeaux. Billy travaille sur des projets où il sera dorénavant devant la caméra. Le trentenaire est aussi conférencier, auteur, entrepreneur et consultant historique. On peut le suivre via sa chaîne YouTube, sa page Facebook et Instagram.

    Pour cet aventurier de l’histoire, l’adrénaline ne fait donc pas foi de tout dans ses aventures. «En fait ce n’est pas tant important. À l’époque, les chercheurs d’or, eux ils le faisaient pour devenir riches. Mais ils changeaient aussi en cours de route. Le côté spirituel devient important dans une aventure, tu grandis intérieurement», souligne l’aventurier.

    Le bushcraft alors, c’est aussi quelque chose comme une expédition au cœur de soi, dont la nature se veut le support de ce périple tant intérieur qu’extérieur.

     

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