Des «frais exorbitants» pour amener la fibre optique et Internet haute vitesse au Témiscouata
La préfète de la MRC de Témiscouata, Guylaine Sirois, et le conseil des maires dénoncent les frais loyers d’attaches aux poteaux qu’ils estiment à près de 1 M$ annuellement pour déployer la fibre optique dans les secteurs mal desservis, ou carrément non connectés à Internet haute vitesse dans la région.
«On considère que c’est exorbitant de payer près de 1 M$ de frais fixes annuels pour l’ensemble du territoire de la MRC de Témiscouata. C’est ce que nous avons dénoncé auprès des instances gouvernementales fédérale et provinciale. Nous n’avons pas les moyens de payer pour la location des poteaux», explique Mme Sirois. Elle demande que le gouvernement mette en place des incitatifs aux entreprises pour leur permettre de brancher les régions et d’assumer une partie des couts. Elle souhaite aussi une règlementation gouvernementale claire.
Les frais sur les loyers d’attaches sont de 19,01$ par poteau appartenant à Hydro-Québec et de 12$ par poteau appartenant à Bell Canada, totalisant plus de 900 000$ par année. La majorité du parc de poteaux présent sur le territoire de la MRC est la propriété d’Hydro-Québec.
«On ne veut pas que les subventions aillent seulement aux grosses entreprises. Il faut qu’elles permettent aux autres d’utiliser leurs infrastructures et de faire des partenariats (…) De nouveaux programmes de financement seront annoncés sous peu. Nous ce qu’on demande, c’est une règlementation de la part du gouvernement», estime la préfète de la MRC de Témiscouata.
Le 6 aout, Québec et Ottawa ont annoncé une somme de 2,5 M$ pour fournir une connexion à Internet haute vitesse à des collectivités du Bas-Saint-Laurent. Elle dénonce qu’avec cet investissement, aucune nouvelle maison ne sera branchée, on viendra plutôt renforcer les lignes existantes sur le territoire. «Nous sommes des citoyens à part entière partout, il faut avoir les mêmes équipements. Dans les petites localités, les contribuables paient des taxes comme tout le monde, mais ils n’en bénéficient jamais», ajoute Mme Sirois.
Dans la MRC de Témiscouata, 11 municipalités sur 19 n’ont aucun service Internet, ou reçoivent un service déficient, même si elles y sont branchées. «Pour les entreprises, c’est un avantage concurrentiel que nous ne possédons pas, alors certaines font le choix de s’établir ailleurs. Les travailleurs autonomes ne peuvent pas rester chez nous», précise Mme Sirois. La vitesse de connexion se chiffre à environ 5 MB par seconde au Témiscouata, selon la préfète. Elle souhaite éviter que les contribuables paient encore la facture, et que cette situation mette en péril d’autres projets de développement.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes veut que tous les ménages et entreprises du Canada aient accès à une connexion Internet à large bande d’au moins 50 MB par seconde en téléchargement et d’au moins 10 MB par seconde en téléversement.
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