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Une traversée sale et agréable vers l’ile Verte

durée 10 août 2019 | 07h33
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Des marcheurs de partout au Québec se sont rassemblés par centaines sur le quai de L’Isle-Verte, il y a déjà une semaine, afin de se mettre les pieds dans la boue. Ils n’ont certainement pas été déçus puisque la tenue du 31e Sentier de la bouette a été marquée par la pluie. Rien de suffisant, cependant, pour freiner leurs ardeurs.  

    Plus de 600 personnes de tous les âges ont ainsi attaqué le parcours entre L’Isle-Verte et Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (ile Verte), vers 9 h 30. Vêtements colorés sur le dos, linge de rechange dans le sac à dos, ils ont entamé leur randonnée un pas à la fois avec le sourire et la bonne humeur. L’ambiance était effervescente. 

    Le spectacle est sensiblement le même tous les ans : l’entrée dans la boue est anticipée, la hâte des participants est palpable, puis chacun se concentre pour ne pas glisser, ou pire, perdre un soulier dans un trou de vase. Certains y arrivent en appliquant la technique du patin à glace, d’autres s’agrippent à une épaule ou s’appuient sur leur bâton. Mais tous se regardent et rient de façon complice.

    «Ce qui est intéressant, c’est que l’expérience vécue est différente à l’avant, au centre ou à la fin du groupe. Souvent, en queue de peloton, c’est plus difficile, puisque plusieurs centaines de personnes sont passées avant toi», note Alex Fraser, président du Comité d’animation patrimoniale de l’ile Verte, qui ouvre la marche. 

    EXPÉRIENCE SINGULIÈRE

    L’activité, devenue très populaire, vise à l’origine à commémorer ce que devaient accomplir les insulaires à une époque maintenant révolue. Ceux-ci profitaient des rares périodes de grandes marées pour faire traverser des marchandises entre le continent et l’ile sur environ 5 km. 

    Mine de rien, les curieux sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à vouloir vivre cette expérience singulière. Cette année, ils n’ont d’ailleurs pas été épargnés par les éléments et peuvent sans doute plus facilement s’imaginer tous les défis que la traversée représentait il y a plusieurs dizaines d’années. 

    En effet, si le début de la marche s’est effectué sous quelques éclaircies, elle s’est poursuivie à travers un violent orage au cœur du fleuve Saint-Laurent. La pluie, la brume et le froid ont joué les trouble-fête dans la première portion du tracé, mais elles n’ont définitivement pas eu le dessus sur le moral des troupes.

    «Rendus là, nous étions tous déjà mouillés alors ce n’était pas très grave», lance M. Fraser avec justesse. C’est ça aussi la beauté de l’événement : la météo n’a pas vraiment d’importance, il faut seulement être bien préparé. 

    Assez rapidement, sur le chemin, la boue a laissé sa place à l’eau et aux algues. La cadence des marcheurs était alors au ralenti et l’arrivée sur l’ile Ronde, pour l’arrêt collation, a été effectuée avec un soupir de soulagement. La plupart des courageux marcheurs n’y sont restés cependant que quelques instants avant de repartir…sans doute inspirés par le sentiment que le mieux était à venir. 

    Or, la suite du parcours a proposé une expérience tout à fait différente, alors que les algues, cailloux, roches, moules et crabes se retrouvaient aux pieds des randonneurs plus fatigués. C’était glissant et la marche était risquée. La vue était toutefois superbe et récompensait grandement chaque effort déployé. 

    L’expérience s’est finalement terminée comme elle a commencé : dans la boue. Si un marcheur a eu quelque part l’espoir de récupérer ses espadrilles, il était à ce moment dissipé, puisque chaque pas couvrait un peu plus les souliers d’une couche de vase bien collante. À quelques centaines de mètres de l’arrivée, le soleil s’est aussi présenté aux marcheurs. Une venue salutaire qu’ils ont tous appréciée, même s’il n’est resté que pour le diner.

    LA TOTALE

    Il n’y a pas de doute, le Sentier de la bouette a vraiment la qualité d’offrir quelque chose de complètement différent à ses participants. C’est aussi une très belle opportunité d’en apprendre davantage sur l’ile Verte et sur son histoire, puisque quelques heures sont disponibles afin de partir à sa découverte à pies, à vélo ou grâce au transport par navettes. Le phare et le Musée du squelette sont des destinations populaires et tout autant appréciées des visiteurs.  

    Si la majorité des participants quittent en fin d’après-midi vers le continent grâce au NM Peter-Fraser ou à des bateaux de la Société Duvetnor, quelques centaines d’autres vivent l’expérience au complet en passant la nuit en hébergement ou au camping. Ceux-ci ont d’ailleurs la chance d’assister au concert d’un artiste en soirée. Cette année, c’était France D’Amour. 

    «Environ 200 personnes se sont rassemblées sous un chapiteau situé au milieu de l’ile pour l’occasion. Le soleil était de retour et c’était formidable. Malgré la pluie, la journée a été un beau succès, notamment grâce aux nombreux bénévoles qui ont participé à son organisation», a souligné Alex Fraser, précisant toutefois que certaines améliorations seront apportées dans les années à venir afin d’être encore plus préparés aux aléas de la météo. 

    Le Sentier de la bouette est une expérience unique et conviviale. Une activité qui rapproche aussi, alors qu’on y rencontre de nouvelles personnes avec qui, soudainement, on a plusieurs points en commun. C’est sans doute pour ces raisons, et plusieurs autres, que les billets pour y participer, et surtout les places en hébergement sur l’ile, partent aussi rapidement.

    Les personnes intéressées sont invitées à garder un œil sur la page Facebook et sur le site https://labouette.com/

     

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