Tourner sa vie à 180 degrés
Aurevoir les journées grises, froides et les longues heures passées dans un bureau ou dans un transport en commun; bonjour le soleil, la chaleur...et le chocolat. Nelson Rouleau et Martin Latreille ont tout laissé derrière il y a quelques années pour vivre leur vie pleinement. Ils ont trouvé le bonheur sur la côte Caraïbes du Costa Rica, en Amérique centrale.
Le premier, originaire de Saint-Jean-de-Dieu, travaillait comme designer graphique. De son côté, le second avait une belle sécurité d’emploi comme cadre dans un centre d’appels de la région de Montréal. Mais la lecture d’un article de journal, combinée à une envie d’aventure, a tout chamboulé.
«On est tombé un jour sur un article qui faisait le portrait de Québécois établis au Costa Rica et notre curiosité a été piquée. On a ensuite regardé des vidéos, lu des livres et visité le pays plusieurs fois. Puis, on a finalement pris la décision de commencer notre deuxième vie», raconte Nelson lors d’une visite au KRTB où il a toujours de la famille.
«Je n’étais pas rendu au point où je ne tolérais plus ma vie ici au Québec, mais ça allait arriver. J’ai trouvé l’article au bon moment…où c’est lui qui m’a trouvé», complète Martin Latreille.
L’Amérique centrale a toujours été une destination appréciée des deux hommes. Le Costa Rica aussi, d’ailleurs. «Mais on a pris le temps de magasiner», expliquent-ils en riant. «Durant six mois, nous avons trainé notre sac à dos au Pérou, en Équateur, au Panama et au Nicaragua pour voir ce qui nous plaisait.»
Finalement, ils ont décidé de déposer leurs pénates à Puerto Viejo de Talamanca du côté de la mer des Caraïbes. Une région reconnue pour son climat tropical. Un endroit qu’ils considéraient idéal pour entamer leur nouvelle vie. Une vie sans hiver et surtout sans cubicule.
«C’est un endroit formidable où on retrouve une belle authenticité, comparativement au côté pacifique plus industrialisé. Il y a une forêt verte, luxuriante, avec une faune impressionnante. Le vélo est le moyen de transport par excellence, alors que le surf et le yoga sont les sports populaires», expliquent Martin et Nelson, ajoutant qu’il y a, à Puerto Viejo, une beau mélange entre les Costariciens et les «expatriés».
BOUTIQUE DE CHOCOLATS
Côté boulot, les deux voyageurs ont réalisé rapidement qu’il serait intéressant de lancer un projet en commun. Martin avait de l’expérience dans la gestion d’employés, alors que Nelson avait connu les rigueurs associées au fait d’être travailleur autonome.
Durant leurs voyages, autant en sol canadien (ils ont traversé le pays en véhicule motorisé) qu’en Amérique du Sud, ils ont multiplié les soirées brainstorming, verre à la main, sourires aux lèvres, à la recherche de l’idée parfaite.
«À force de visiter des endroits et de chercher la bonne formule pour une entreprise, notre esprit s’est aiguisé», souligne Martin. «Nous avons eu plusieurs bonnes idées, mais nous cherchions autre chose.»
«Un jour, une amie est venu nous visiter à Puerto Viejo. Elle voulait aller explorer une plantation de cacao locale. C’est là que nous avons réalisé qu’il y avait beaucoup de producteurs dans la région et que plusieurs le transforment en chocolat. Puis quand on a vu que ce n’était pas exploité dans le village, on a sauté sur l’occasion.»
C’est ainsi qu’est née Choco en décembre 2017, un lieu hybride entre une boutique, un café et un centre d’informations destiné à promouvoir le travail des fabricants de chocolats locaux.
Actuellement, neuf d’entre eux sont représentés. «En plus d’offrir plusieurs dizaines de barres différentes, nous avons développé des accords de chocolats avec le rhum, la bière en fut, le vin et le café. Des fiches informatives permettent aussi aux visiteurs d’en apprendre davantage sur l’histoire des producteurs qui se cachent derrière chaque produit.»
Évidemment, se lancer en affaires dans un nouveau pays n’a pas été de tout repos. Si les exigences du gouvernement costaricain permettent aux entrepreneurs étrangers de s’y aventurer sans trop de problèmes, les deux complices ont relevé de nombreux défis. Celui de la langue, notamment, mais aussi l’adaptation à une nouvelle façon de voir la vie.
«La devise du pays est Pura Vida, ce qui se traduirait par «vie relax». C’est un super concept lorsqu’on est en vacances, mais un peu moins pratique quand tu ouvres une boutique et que ton internet cesse de fonctionner. Nous avons dû travailler sur notre patience et ralentir le rythme», soulignent-ils.
BONHEUR
Chose certaine, le duo ne regrette rien de son choix de tourner sa vie à 180 degrés. «C’est certain que se lancer en affaires amène son lot de stress et on travaille beaucoup d’heures, mais la colonne des plus surpasse largement celle des moins… qui est pas mal vide! Le stress n’est pas le même et les heures de travail n’ont pas le même poids», disent-ils avec une belle formulation.
Nelson Rouleau et Martin Latreille travaillent dorénavant pour eux et leurs réussites leur appartiennent. Voilà où se trouve le bonheur. Là et à la plage aussi… «La plage étant à quelques pas, nous nous faisons un devoir d’y aller au moins une fois par jour. Nous n’avons pas quitté la neige et le froid pour vivre au bord de la mer et ne pas en profiter», lancent-ils avec un grand sourire.
Même s’ils sont très heureux en Amérique du Sud, ce n’est pas à reculons que les deux hommes reviennent au Québec chaque année, parfois même plus d’une fois. Ils y retrouvent certaines choses dont ils s’ennuient comme certains plats, les amis et les proches. C’est aussi le meilleur moyen de remettre le compteur à zéro…pour mieux repartir!
Vous pouvez en apprendre davantage sur le projet de Nelson et Martin en visitant leur site Web, http://cho.co.cr, ou en vous rendant simplement sur leurs pages Facebook et Instagram.
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