Le recrutement d’enfants de 4 ans en milieux familiaux et en CPE dénoncé
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) et l’Alliance des intervenantes du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (ADIM-BSLGIM) dénoncent la directive du ministère de l’Éducation visant à recruter des enfants pour la maternelle 4 ans, sans égard au fait qu’ils ont fréquenté ou non un service éducatif public.
L’affaire a rebondi à l’Assemblée nationale lors de l’étude des crédits avec le dépôt de lettres échangées entre la présidente de l’ADIM-BSLGIM et le président de la Commission scolaire des Phares.
«François Legault affirmait que les maternelles 4 ans et les services éducatifs publics seraient complémentaires. Cette affirmation a été reprise plusieurs fois cet automne par les ministres Roberge et Lacombe. Qui dit vrai : les ministres et le premier ministre ou la sous-ministre du ministère de l’Éducation?», questionne la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Dans son discours d’ouverture le 28 novembre, le premier ministre du Québec, François Legault, affirmait : «Pour ce qui est des services à la petite enfance, il y a un débat. Certains nous demandent de choisir entre les CPE et les prématernelles quatre ans. C’est un faux débat. Le gouvernement n’a aucunement l’intention de démanteler ou d’affaiblir le réseau des CPE. Présentement, il y a seulement une petite proportion des enfants de quatre ans qui ont la possibilité de fréquenter un CPE, donc la prématernelle quatre ans qu’on propose, ça va offrir un service à des milliers d’enfants qui n’en ont pas du tout actuellement. Donc, il n’y a pas d’opposition entre les CPE puis les maternelles quatre ans. Au contraire, ce sont deux réseaux complémentaires.»
Pour l’ADIM-BSLGIM, l’heure n’est pas à la compétition, mais bien à la solution. «Le manque de places de qualité au Bas-Saint-Laurent, entre autres, est à un niveau jamais vu. Des parents prennent des congés sans solde et d’autres sont contraints d’envoyer leur enfant dans des services non régis, sans aucune surveillance de qualité. Voilà un véritable problème auquel le gouvernement devrait s’attaquer plutôt que d’aller recruter dans nos milieux», déplore la présidente de l’ADIM-BSLGIM, Kathy Côté.
« Les ministres du gouvernement et le premier ministre devraient s’informer des demandes des parents dans leur comté. Ce que les familles veulent, c’est une place garantie en CPE ou en milieu familial, pas en maternelle 4 ans pour tous! », terminent Mme Grenon et Côté.