Le Pavillon-de-l’Avenir récidive avec sa rosette de bœuf géante
Une fois de plus cette année, les élèves finissants du programme de boucherie de détail du Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir ont réalisé un défi aussi inusité qu’amusant, ce mercredi 10 avril. Avec la collaboration d’enseignants, ils ont confectionné une rosette de bœuf d’une longueur de plus de… 44 pieds.
Cette activité, qui fait partie d’un processus d’évaluation dans le cadre du cours, est devenue une tradition printanière pour l’établissement d’enseignant. Au cours des dernières années, des rosettes de 16, 21 et 32 pieds ont respectivement été conçues par les représentants du programme.
«Cette fois, les élèves voulaient aller encore plus loin, raconte l’enseignant André Cadorette avec le sourire. Ils ne veulent pas se faire battre dans le futur, alors ils se sont dit qu’ils allaient aller mur à mur. Notre local fait 44 pieds de longueur, alors c’est ce qu’on a fait […] C’est un défi que je leur lance pour qu’ils voient le challenge que ça représente. Il faut être structurés.»
On estime que plus de 400 portions individuelles pourront être coupées de cette rosette hors-norme composée de 30 kg de bœuf (intérieur de ronde), 15 kg de jambon fait maison, 15 kg de fromage suisse, 15 kg d’oignons et 4 caisses de poivrons verts. «Nous avons commencé l’assemblage vers 8 h 30 et on estime qu’on aura terminé vers midi. C’est du travail, mais surtout du plaisir», complète l’enseignant.
Est-ce un record? Difficile à dire, puisque la rosette de bœuf, du moins sous cette forme, semble être une délicatesse assez unique au Québec. Néanmoins, une demande officielle a été faite auprès du Livre Guinness des records. De nombreuses photos et vidéos seront envoyées comme preuves à l’appui.
UN MÉTIER À VALORISER
Au-delà de l’apprentissage qui se fait dans le plaisir pour les élèves, la réalisation de la rosette de bœuf géante est une façon pour le Pavillon-de-l’Avenir de faire la promotion d’un programme qui n’a plus l’attrait d’antan auprès des jeunes. La cohorte actuelle en boucherie de détail est seulement composée de cinq étudiants.
«Depuis environ 8 ans, on note une baisse dans les inscriptions […] On fait beaucoup de promotion, mais cette activité est une façon de prouver que le métier de boucher, ce n’est pas seulement couper de la viande. C’est le plaisir de travailler de ses mains, de découvrir de nouvelles coupes et d’en apprendre davantage sur ce que l’on consomme.»
Selon Emploi-Québec, la demande des employeurs pour embaucher les finissants en boucherie est grande, dans la région comme ailleurs au Québec. André Cadorette confirme que les bouchers sont des denrées rares au KRTB, mais souligne que le côté salarial associé au métier ne favorise pas les professionnels.
«À certains endroits, on offre encore le salaire minimum et pour moi, c’est inadéquat. Les élèves réussissent un cours de 960 heures et le travail se fait souvent au froid, debout, la fin de semaine», note-t-il.
Les portions individuelles de la rosette seront en vente au comptoir de la boucherie du Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir. Déjà, plusieurs centaines de portions ont été réservées, signe que le produit est recherché et apprécié.