Taxis : un projet de loi «qui n’a pas de bon sens» - Steeve Malenfant
Bien qu’il ait refusé de se joindre aux moyens de pressions effectués par l’industrie des taxis le weekend dernier s’opposant au projet de loi 17 du gouvernement du Québec, le propriétaire de l’entreprise Taxi Beaulieu Steeve Malenfant en a long à dire à propos de cette dérèglementation. Il craint entre autres pour la sécurité des jeunes et des ainés qui seraient confrontés à la perte de ce service de proximité.
«Je ne voulais pas prendre la population en otage à Rivière-du-Loup. Dans ma loi à moi, faire une manifestation et bloquer les rues à Rivière-du-Loup, ça c’est interdit. Je pensais que le gouvernement allait comprendre. Ils ne veulent absolument rien comprendre. Ils sont contre la logique de la vie. Le gouvernement est arrivé avec un projet de loi et c’est pareil comme si j’arrivais avec une scie mécanique et que je te coupe les deux jambes. Après, je t’invite à prendre une marche, et je te dis ‘’viens négocier avec nous autres maintenant’’. Quand t’enlève tout, ça s’en vient compliqué», explique Steeve Malenfant.
DEMANDES
Ce dernier estime que le projet de loi 17 du gouvernement «n’a pas de bon sens», qu’il pourrait détruire l’industrie du taxi, et qu’il mettra ainsi des familles dans le pétrin.
«Il faut garder les quotas, les permis, et la sécurité du monde. Quand tu t’en vas prendre un verre, les taxis c’est important. Une personne âgée pour son transport vers l’hôpital, on est là aussi pour ça. On vend des coupons pour eux. Uber va-t-il vous vendre des coupons, aller vous chercher, vous faire faire vos commissions ? Oubliez ça tout de suite», s’insurge M. Malenfant. Il demande au gouvernement d’agir et de rembourser les propriétaires de permis de taxis.
«Les taxis en région, on ne demande pas la lune. On demande juste que le gouvernement qui nous a vendu nos permis de taxis nous les remboursent au prix qu’on les a payés, pareil comme une expropriation. Point final, et après on s’amusera, tout le monde va pouvoir faire du taxi», précise le propriétaire de Taxi Beaulieu.
ENJEU DE SÉCURITÉ
Les mercredis, jeudis, vendredis et samedis soir, les transports en taxi représentent 30% du travail habituel des taxis de Taxi Beaulieu. «Si seulement une personne sur nos 2 000 transports prend sa voiture en état d’ébriété la nuit, fait un accident et se tue, est-ce que ça va être de la faute des taxis parce qu’il n’y en a plus à Rivière-du-Loup ou de la faute à M. Bonnardel parce qu’il les a tous enlevés et a passé un projet de loi de merde?», ajoute Steeve Malenfant.
Son entreprise compte 53 chauffeurs à Rivière-du-Loup et effectue environ 700 transports par jour, 24 heures par jour 7 jours sur 7. Steeve Malenfant ajoute qu’il a bel et bien besoin de la technologie pour ses taxis, et concède qu’il y aurait des améliorations à apporter au système.
«On va faire quoi avec nos personnes âgées ? Pensez-vous vraiment qu’elles vont avoir une application sur son téléphone cellulaire pour aller du point A au point B et qu’elles vont payer avec leur carte de crédit ? La réponse est non.» Steeve Malenfant dit également avoir de sérieux doutes sur la possibilité qu’une compagnie telle qu’Uber se charge de faire du transport adapté pour les personnes handicapées. Au cours des prochains jours, l’industrie du taxi devrait rencontrer le ministre des Transports, François Bonnardel. Steeve Malenfant précise qu’il peut compter pour le moment sur une écoute attentive de la part du député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Denis Tardif.
« Il faut rappeler que nous sommes dans un cadre législatif présentement. Des consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 17 débuteront cette semaine au sein de la Commission des transports et de l'environnement dont je suis membre. Je garde un bon lien avec M. Malenfant et je l’ai d’ailleurs invité à me soumettre ses préoccupations et suggestions pour alimenter mes discussions à la Commission», a commenté Denis Tardif.
Le projet de loi 17 du gouvernement du Québec prévoit la dérèglementation de l’industrie du taxi, et ouvre la porte aux services tels qu’Uber. Il permettrait aussi de mettre fin au contingent des taxis et aux territoires exclusifs. Les chauffeurs n’auraient qu’à posséder un permis de classe 5 (plutôt qu’une classe 4C) et il n’y aurait plus d’immatriculation «T» réservée aux taxis.
7 commentaires
De plus, d'entendre M. Malenfant s'inquiéter pour les personnes âgées, tandis qu'il a défendu un de ces chauffeurs lorsque celui-ci a laissé une personne agée en détresse dans un banc de neige lors d'une tempête, me prouve que le changement doit se faire. Du moins, pour les personnes agées de Rivière-du-Loup.
Pourquoi Bonardel à créé cette injustice ?
Ceux qui respectent la loi , on leur coupe les jambes et on donne leur travail à Uber.
Ce sont les contribuables au Québec qui seront affectés par cette multinationale qui envoie l'argent des québécois dans les paradis fiscaux.
Les chauffeurs de taxi actuels sont les yeux de la sécurité publique !
Avec le PL-17 ça sera l'insécurité, chauffeurs sans expérience, une déréglementation qui va causer une perte de contrôle sur l'encadrement présent aujourd'hui qui assure un service sécuritaire par des chauffeurs professionnels expérimentés.
Pour remédier à toutes les conséquences néfastes que va causer ce projet de loi, ça va prendre minimum 10 ans avant d'encadrer et de réglementer à nouveau . Le mal sera déjà fait, les propriétaires de taxi qui ont investi de bonne foi en respectant les lois et qui se croyaient protégés par l'état auront tout perdu, faillite et sans parler du nombre élevé de personnes qui conduiront en état d'ébriété par manque de service surtout dans les régions etc.
C'est ça le projet de loi 17 !
Regardez ce qui se passe dans d'autres pays et vous ne laisserez plus jamais votre enfant prendre un Uber. Pourtant, le ministre Bonardel veut détruire l'industrie du taxi professionnelle qui est très réglementée et très bien encadrée pour dérouler le tapis rouge à l'insécurité ( Uber ).
Le gouvernement fait une grave erreur !