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Étude : 20 % des jeunes ne dinent pas

«En sautant des repas, les jeunes finissent par se tirer dans le pied», Andréanne Martin, nutritionniste

durée 22 mars 2019 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Un sondage mené auprès des élèves de l’École secondaire du Transcontinental à Pohénégamook révèle que plus du quart d’entre eux ne dine pas tous les jours. Cette situation n’est pas inhabituelle selon l’Institut de la statistique du Québec, alors que 20% des jeunes entre 9 et 18 ans ont sauté au moins un repas au cours d’une journée de référence dans le cadre de l’étude «Les jeunes québécois à table : regard sur les repas et collations» réalisée en 2004.

    Prendre cette habitude pourrait à la longue nuire à leurs résultats scolaires et à leur santé. Les résultats de ce sondage tombent d’ailleurs juste à point pour mars, le mois de la nutrition. «Les jeunes qui ne déjeunent pas le matin ont une panne d’énergie dans l’avant-midi, et un manque de concentration. S’ils se mettent à déjeuner, ils vont constater à quel point ça fait une différence. Se faire cuire un œuf, ça prend deux minutes, manger du yogourt avec des fruits le matin, cinq minutes (…) Que ce soit les enfants, les ados ou les adultes, on mange tous avec les yeux. Si on propose des repas qui ont l’air trop santé, fermes ou plates, on risque de les perdre. Je suis pour la combinaison du gourmand et du nutritif», explique la nutritionniste et diététiste Andréanne Martin.

    Les étudiants de l’École secondaire du Transcontinental ont expliqué leur décision de ne pas diner en affirmant qu’ils n’avaient pas d’argent, qu’il n’y a rien dans le réfrigérateur, ou qu’ils n’ont pas faim en raison de leur médication. La plupart des élèves, garçons comme filles, ont confirmé qu’ils ne mangent pas le midi parce qu’ils disent se préoccuper de leur poids.

    «Si c’était aussi facile de perdre du poids, tout le monde le ferait, mais en sautant des repas, les jeunes finissent par se tirer dans le pied. Moins on mange de calories, moins notre métabolisme de base est actif. Le simple fait de manger l’active. Je me doute que quelqu’un qui ne dine pas soit en mesure d’attendre jusqu’au souper. Vers 15h ou 16h, on ne se dirige pas nécessairement vers des aliments à haute valeur nutritive pour grignoter», ajoute Mme Martin.

    La problématique alimentaire chez les jeunes ne se limite pas qu’au diner. En effet, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 a permis de constater «qu’environ 58 % des élèves du secondaire ont consommé des aliments ou des boissons le matin avant de commencer leurs cours tous les jours durant la dernière semaine d’école, les garçons en une plus grande proportion que les filles (62 % c. 54 %).

    «Ces chiffres ne me surprennent pas du tout, il y a vraiment un manque d’éducation au niveau de l’alimentation. Certains adolescents prennent de la médication pour le TDAH et c’est vrai que la molécule peut couper l’appétit. Dans ce cas je recommande de consommer une collation nutritive. De toute façon, ils vont avoir faim plus tard dans la journée», commente la nutritionniste et diététiste Andréanne Martin.

    De leur côté, les filles sont proportionnellement plus nombreuses à jamais avoir déjeuné (16 % c. 12 %) et 1 ou 2 jours seulement (18 % c. 15 %).» La fréquence de la prise du déjeuner ne varie cependant pas de façon significative selon le niveau scolaire.

    «On est fait de ce que l’on mange et chaque bouchée influence ce qui se passe en-dedans de nous. Les aliments sont comme le gaz qu’on met dans notre voiture. Faire le trajet entre Québec et Montréal en ne mettant rien dans le réservoir, on risque de tomber en panne», image Andréanne Martin.

    Une façon d’encourager les jeunes à amener leur lunch pour l’heure du midi, ou encore de déjeuner est de les impliquer dans les choix culinaire. Les laisser choisir les recettes qui seront préparées pendant la semaine peut faire une nette différence sur leur intérêt. Les étudiants du secondaire sont souvent laissés à eux-mêmes sur l’heure du midi et un cadre parental doit être mis en place. «C’est inné de se diriger vers des aliments qui sont riches en sucre, en gras et en sel. C’est pourquoi il faut compter sur la supervision des parents qui sont convaincus de l’importance de bien se nourrir», précise Mme Martin. Elle propose ainsi de préparer des recettes appréciées par les jeunes, avec une touche santé et nutritive, par exemple un burger aux lentilles ou une poutine de patates douces.

    Pour les familles qui auraient moins de moyens financiers, ou encore les étudiants qui souhaitent avoir sous la main quelques recettes faciles sans se ruiner, Andréanne Martin suggère le guide «Viens manger!» de l’Université de Montréal, une ressource gratuite pour outiller la population : http://cscp.umontreal.ca/nutrition/documents/viens_manger.pdf .

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