L’avenir de l’église de Saint-Éloi sera-t-il dans l’agriculture maraichère?
Depuis que l’entreprise Inno-3B réalise un projet d’agriculture maraichère à l’intérieur de l’église de Saint-Pacôme, la Fabrique de Saint-Éloi s’est intéressé à cette utilisation potentielle pour son bâtiment religieux fermé depuis deux ans. Le 1er février dernier, Patrick Lizotte était d’ailleurs sur place pour effectuer une première analyse du potentiel de l’église de Saint-Éloi.
Accompagné par Bertin Denis, président de la Fabrique de Saint-Éloi et préfet de la MRC des Basques, Lucie Comeau, membre du comité de sauvegarde de l’église et Jovanny Lebel, agent agricole à la MRC des Basques, le technicien des infrastructures d’Inno-3B a effectué une visite complète de l’église.
«Je suis ici pour regarder si c’est possible», a noté M. Lizotte. «À Saint-Pacôme, nous avons utilisé en premier lieu la sacristie pour environ 60 % de nos équipements et l’église pour la balance. Notre installation donne une plus value au bâtiment et permet de récupérer de l’énergie pour chauffer. La production se fait en hauteur et en espace clos, notre procédé ne rejette pas d’humidité dans l’église», a expliqué Patrick Lizotte.
Inno-3B met donc en place un projet de démonstration dans l’église de Saint-Pacôme pour faire pousser des légumes et des fruits 12 mois par année dans des plateaux empilés à la verticale. À l’intérieur de l’église sera donc installée une unité de production qui produira entre 100 000 à 120 000 kg de nourriture par année. Le début des opérations est attendu pour septembre.
À Saint-Éloi, le technicien était particulièrement intéressé par le sous-sol qui constituerait la base sur laquelle seraient installés les équipements. «La capacité ici dans l’église de Saint-Éloi est semblable, même un peu plus grande qu’à Saint-Pacôme, soit plus de 100 000 kg par année», a mentionné M. Lizotte lors de sa visite.
À LA POPULATION DE DÉCIDER
Le président de la Fabrique a précisé qu’il s’agit d’une possibilité parmi d’autres. «Toutes les portes sont ouvertes. En mars, on devrait rencontrer la population qui pourra nous suggérer des choses», a mentionné Bertin Denis.
Concernant le projet d’agriculture maraichère intérieure, M. Denis trouve cette possibilité intéressante et innovatrice. «Je pense que ça peut s’appliquer ici, mais nous ne sommes pas rendus à regarder la rentabilité. À partir des connaissances que l’on a jusqu’à maintenant, c’est le plus beau projet. Il permet de conserver notre patrimoine et de créer de l’emploi», a-t-il mentionné.
Bertin Denis se donne un an pour évaluer cette option, notamment le cout d’implantation. L’entreprise Inno-3B fournit le savoir et la technologie, c’est toutefois un autre groupe, une corporation sans but lucratif, une coopérative ou la municipalité qui en serait le gestionnaire. «Douze mois seraient réalistes pour avoir toutes les réponses à nos questions», a souligné Bertin Denis.
Les responsables de la Fabrique ont d’abord tenté de trouver un organisme ou une entreprise souhaitant acquérir l’église, mais sans résultat. «La déconstruction sera le dernier choix envisagé», a rappelé Bertin Denis. Si une autre option est retenue, des réparations seront aussi nécessaires. Rappelons que le 22 aout dernier, de grosses pierres se sont détachées de la façade rendant l’accès impossible par les portes principales.
3 commentaires
Quelle dommage ! Une si belle église et notre génération est impuissante à la garder.