Décès d’un pompier en service à Témiscouata-sur-le-Lac: la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé le 11 décembre les conclusions de son enquête concernant l’accident de travail qui a couté la vie à un pompier volontaire en service de Témiscouata-sur-le-Lac, Carmel Moreault, survenu à l’usine Cascades le 1er mai 2018.
Le soir de l’accident, vers 19h30, un incendie s’était déclaré dans la sècherie de la machine à papier. Les pompiers du Service des incendies de la Ville de Témiscouata-sur-le-Lac et les pompiers ont été appelés à combattre le feu. Vers 20h45, trois pompiers, dont la victime, ont effectué une reconnaissance finale des lieux pour s’assurer qu’il ne restait plus aucun foyer de l’incendie. Une section d’une conduite de ventilation surchargé d’eau est tombée sur le pompier Carmel Moreault au moment où il passait en-dessous. Ses collègues sont parvenus à le dégager pour l’aider et il a été transporté à l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac, où son décès a été constaté.
CAUSES
Deux causes principales ont été retenues par la CNESST pour expliquer l’accident. La conception du système de ventilation du procédé de séchage a entrainé une accumulation d’eau lors de l’utilisation de l’équipement d’extinction pour l’incendie. La quantité d’eau accumulée a par la suite provoqué la rupture de ses attaches et son effondrement, alors que le pompier se trouvait sous le conduit.
Selon le rapport d’enquête produit par la CNESST, «la section du conduit de ventilation est retenue à l’aide de deux supports et quatre attaches. Chaque attache a une capacité́ nominale de 113,4 kg (250 lb), pour un total de 453,6 kg (1 000 lb) (…) À la suite de l’accumulation d’eau, le poids de cette section de conduit passe de 509 kg (1 122 lb) à environ 1 469 kg (3 239 lb), atteignant le point de rupture d’une ou plusieurs attaches. L’effondrement de la section du conduit de ventilation se produit au moment où le travailleur passe sous celle-ci pour effectuer une tâche de reconnaissance.»
SUIVI
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit l’utilisation du séchoir de la machine à papier. Pour être autorisé à l’utiliser à nouveau, l’employeur, Cascades Emballage carton-caisse Cabano, a dû éliminer le danger de chute du conduit de ventilation de procédé de séchage, en plus d’éliminer le risque que de l’eau ne s’accumule à l’intérieur.
L’employeur ayant installé des systèmes de retenue pour stabiliser la charge du conduit de ventilation en cause ainsi qu’un drain pour évacuer l’eau, l’utilisation du séchoir a pu reprendre.
La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’association sectorielle patronale Prévibois afin que ses membres soient notamment informés de l'importance de limiter l’accumulation de poussière dans la sècherie ainsi que de la possibilité, lors de l’extinction d’un incendie, que de l’eau s’accumule dans des conduits de ventilation du procédé de séchage.