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Cannabis : dépôt du projet de loi faisant passer l'âge légal à 21 ans

durée 5 décembre 2018 | 11h36
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le gouvernement du Québec a déposé cet avant-midi le projet de loi 2 prévoit d'augmenter à 21 ans l'âge minimal requis pour acheter de cannabis, en posséder et accéder à la Société québécoise du cannabis. 

    La CAQ avait pris cet engagement en campagne électorale et franchit ainsi un premier pas dans cette direction en présentant le projet de loi à l'Assemblée nationale. Il resserre également les règles applicables en interdisant la possession de cannabis sur les terrains, dans les locaux ou dans les bâtiments d'un établissement d'enseignement collégial ou universitaire, à l'exception des résidences universitaires. 

    Le projet de loi ajoute aussi aux interdictions de fumer déjà prévues par la Loi encadrant le cannabis, l'interdiction de fumer du cannabis sur les voies publiques, les terrains des lieux fermés où il est interdit de fumer et dans «tous les autres lieux extérieurs qui accueillent le public, notamment les parcs, les terrains de jeu, les terrains de sport et les terrains de camp de jour». Le projet de loi prévoit aussi l'interdiction d'ouvrir une succursale de la SQDC à moins de 250 mètres des établissements d'enseignement. 

    Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et de santé publique, André Fortin, a souligné que le projet de loi présenté par le gouvernement du Québec va causer des enjeux de santé pour les consommateurs âgés de 18 à 21 ans. «Selon nous et selon la grande majorité des experts en santé publique, la position de la Coalition Avenir Québec n'améliorera pas le bilan de santé publique et va causer du tort à ces consommateurs parce qu'ils n'auront pas accès à un produit avec une plus faible teneur en THC.»

    Au salon bleu de l'Assemblée nationale, le député de Pontiac André Fortin a lancé une salve à l'endroit du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant. «Ce qui n'est pas banal, c'est un ministre qui va contre tous les experts, c'est un projet de loi qui va contre la science, c'est des jeunes qui achètent du crime organisé, c'est des jeunes qui achètent de la cochonnerie vendue par des ''pushers''.»

    APPUIS 

    L'Association des médecins psychiatres du Québec a appuyé publiquement le dépôt de ce projet de loi visant à hausser de 18 à 21 ans l'âge légal de consommation de cannabis à des fins récréatives. «Dans les circonstances, nous considérons que d'en restreindre légalement la consommation pour les jeunes de moins de 21 ans est un bon compromis et envoie un message clair, même à une clientèle plus âgée. Ce n'est pas parce que le cannabis est légal qu'il est sans danger», a souligné la Dre Karine J. Igartua, présidente de l'Association.

    Plusieurs souhaitent préserver l'âge légal à 18 ans pour éviter que les jeunes ne s'approvisionnent sur le marché noir. «Il est vrai que ceux qui consomment déjà du cannabis continueront à le faire indépendamment de l'âge légal. Mais, pour d'autres, cette barrière reportera le début de la consommation et protègera ces jeunes que les psychiatres et urgentologues voient si souvent en psychose à leurs urgences», a ajouté la Dre Igartua. 

    L'Association des spécialistes en médecine d'urgence du Québec s'est également prononcée en faveur de l'augmentation de l'âge légal. Depuis quelques années, les spécialistes en médecine d'urgence ont observé une augmentation de patients se présentant aux urgences pour des troubles mentaux ou encore des troubles de dépendance. L'Association est d'avis que la présence d'infirmières de liaison en toxicomanie et en santé mentale permettrait de mieux orienter ces patients vers les ressources appropriées. Elle souligne qu'avec la légalisation du cannabis, il faudra prévoir des ressources supplémentaires dans les services de traitement des dépendances et des guichets en santé mentale pour pouvoir prendre en charge les patients rapidement. 

    » À lire aussi : Légalisation du cannabis et restrictions dans les lieux publics

     

     

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