Le transfert de deux élèves handicapés à Rivière-du-Loup maintenu par la commission scolaire
Deux parents de Saint-Antonin, Josée Tardif et Stéphane Thibault, ont vu leur demande d’annulation du transfert de leurs enfants de l’école Lanouette de Saint-Antonin vers une classe adaptée de l’école La Croisée I de Rivière-du-Loup pour l’année 2018-2019 refusée à nouveau par les commissaires de la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup le 23 octobre.
«Nous sommes allés jusqu’au bout du processus. Le Protecteur de l’élève nous a dit qu’il accueillait partiellement la plainte et que notre fille ne représentait pas une ‘’contrainte excessive’’ pour revenir dans une classe de Saint-Antonin. Je pensais que les commissaires allaient regarder cet avis et pencher vers la recommandation du protecteur», explique la mère des enfants atteints du syndrome de Joubert, Josée Tardif. Cette maladie cause notamment des difficultés motrices et un retard de développement chez les enfants qui en sont atteints.
La commission scolaire persiste et n’entend pas revenir sur sa décision à la lumière des conclusions soulevées par le Protecteur de l’élève. Les commissaires ont rencontré en huis clos les parents à la suite de l’annonce de la décision. Josée Tardif ajoute qu’elle et son conjoint Stéphane Thibault ne se sont pas sentis écoutés lors cette rencontre. Ils entendent poursuivre leurs démarches déjà amorcées avec un avocat pour se faire entendre et «ne pas se laisser intimider».
Mme Tardif souligne que tout le monde qui est impliqué à l’école La Croisée I auprès de ses enfants fait un excellent travail. Elle s’inquiète toutefois de la fatigue de ses enfants reliée au syndrome de Joubert qui doivent faire le chemin en autobus quotidiennement vers Rivière-du-Loup. «Ils partent vers 7h15 et arrive à 7h30 et doivent encore attendre jusqu’à 8h et dinent à l’école. Ils manquent la dernière période pour revenir. Je comprends les contraintes liées aux horaires des autobus, mais je crois que nous avions déjà une formule gagnante à Saint-Antonin, avec une éducatrice spécialisée qui faisait du un à un». Selon elle, cette manière de procéder était plus bénéfique pour ses enfants.
PROTECTEUR DE L’ÉLÈVE
La Protecteur de l’élève estimait que la jeune fille pouvait poursuivre son année scolaire dans une classe régulière puisqu’elle ne constituait pas une «contrainte excessive». «Néanmoins, il nous est permis de croire que la poursuite de sa scolarisation dans une classe d’adaptation scolaire pourrait aussi lui être appropriée», peut-on lire dans son rapport.
Au regard du plus jeune enfant, le Protecteur de l’élève a conclu que «la décision prise par la commission scolaire était justifiée, à savoir que la classe d’adaptation scolaire répondra plus adéquatement à ses besoins, tout en respectant son rythme d’apprentissage.»
RÉACTIONS DE LA COMMISSION SCOLAIRE
La Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup a réagi par voie de communiqué. «Le 12 octobre s’est tenue une rencontre de l’ensemble des intervenants de la santé et de l’éducation qui gravitent autour de l’élève, lesquels étaient au nombre de 11, et ce, en présence des parents. Au terme de cette rencontre, l’ensemble des intervenants constataient que l’élève était bien à sa nouvelle école et que les services spécialisés qui y sont offerts répondaient à ses besoins. Le 23 octobre, malgré ces constats, les parents exprimaient le souhait que l’élève retourne en classe régulière, à son école d’origine.»
En rendant sa décision, le conseil des commissaires souhaite que l’ensemble des intervenants poursuivent le travail déjà amorcé avec les élèves, «lequel porte déjà fruit». À la suite des conclusions de la rencontre avec les divers intervenants, et malgré la volonté exprimée par les parents, le conseil des commissaires a confirmé la décision rendue le 28 aout quant au classement de l’élève en classe ressource dans le secteur de l’adaptation scolaire à Rivière-du-Loup.
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4 commentaires
Au lieu d'offrir « couper sur les sorties » comme solution, pourquoi pas demander au gouvernement de réinvestir en éducation après toutes ces années d’austérité?? C'est pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul la solution...