Le traitement réservé aux professionnelles en soins tombées au combat
François Morin, infirmier clinicien à l’urgence de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac au Témiscouata et vice-président secteur ouest du FIQ SPSICR-BSL, dénonce le traitement réservé aux professionnelles en soins qui sont tombés au combat. La gestion des salariés qui sont en absence pour raisons de maladie est au cœur d’une situation difficile pour certains d’entre eux, selon le représentant syndical.
«Dépression majeure, troubles anxieux, épuisement professionnel et blessures musculosquelettiques ne sont qu’une bride des problématiques de santé qui affligent actuellement le personnel soignant du réseau de la santé. Le taux d’invalidité actuel chez les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes avoisine présentement les 6% et est en constante augmentation. Cette statistique qui vise exclusivement les professionnelles en soins qui sont actuellement en congé de maladie démontre que plus d’un employé sur 20 est actuellement en arrêt de travail pour des raisons de santé», a mentionné M. Morin.
Un salarié a la responsabilité de fournir un billet médical, un formulaire de réclamation d’assurance salaire ainsi que toute pièce justificative pertinente en lien avec la problématique de santé. En contrepartie, l’employeur a le devoir de verser les prestations d’assurance salaire.
Là où ça se complique dans certains cas, c’est quand l’employeur décide, la convention collective le permet, de faire évaluer ses salariés par un médecin expert de son choix afin de savoir si ceux-ci sont aptes à retourner au travail. Des avis contraires des médecins de l’employeur et du salarié lancent une procédure d’arbitrage, soit un autre examen du dossier par un médecin accepté par les deux parties. Si ce dernier décide que le salarié est apte à un retour au travail, l’employé est contraint de rembourser les prestations d’assurance salaire qui lui ont été versées, une procédure conventionnée et tout à fait légale.
«Plusieurs situations fortement questionnables sont alors survenues. En effet, à plusieurs reprises, par l’entremise d’une lettre, l’employeur a informé des salariés que le diagnostic présenté sur leur billet médical n’était pas recevable, et que pour cette raison, le versement de prestations d’assurance salaire n’était pas autorisé jusqu’à l’évaluation d’un médecin rémunéré par l’employeur. Autrement dit, on ne te paie pas jusqu’à ce que tu vois un médecin qui nous confirme que tu es bel et bien malade», a mentionné François Morin. Ces situations seraient surtout survenues dans le cas de diagnostics relevant de la santé mentale (troubles anxieux, trouble d’adaptation, dépression, etc). Des employés peuvent être ainsi privés de salaire pendant plusieurs semaines, ce qui amène un stress supplémentaire.
La détresse psychologique est plus difficile à comprendre pour certains employeurs, M. Morin s’explique donc mal que le CISSS Bas-Saint-Laurent ait des difficultés dans la gestion de ces situations plutôt que de s’imposer à titre d’employeur exemplaire. «Il stigmatise ses employés et leur met de la pression pour que ceux-ci retournent au travail, le tout dans le but de faire diminuer le taux élevé d’absence pour invalidités», a conclu le représentant syndicat qui espère que le CISSS Bas-Saint-Laurent revoit ses méthodes.
7 commentaires
On s’est fait presser le citron à sec et étirer l’élastique au point de rupture et même KO on doit se relever et continuer le combat...avec le sourire en plus.