Tournée de consultations au Québec
Le Parti conservateur rencontre les intervenants locaux
Légalisation de la marijuana, accès à l’Internet sans fil, régionalisation, main-d’œuvre…les préoccupations des citoyens de la circonscription Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, et de tout le Québec, sont entendues ces jours-ci par le Parti conservateur du Canada. Une opération charme, en quelque sorte, qui vise à construire une plateforme politique «dans laquelle ils se reconnaitront».
À Rivière-du-Loup, ce jeudi 7 juin, le député Bernard Généreux, flanqué du lieutenant politique pour le Québec, Alain Rayes, a organisé une table ronde avec une quinzaine d’intervenants de tous les milieux et de tous les horizons.
«C’est une conversation», explique M. Rayes, député de Richmond – Arthabaska. «On souhaite discuter de leurs besoins et aspirations (…) On veut concrètement poser des gestes pour que les Québécois se sentent mieux à l’intérieur d’un parti politique et à l’intérieur de la fédération canadienne.»
Entamée le 19 avril, la tournée québécoise, qui s’arrêtera dans une cinquantaine de villes de la province, était de passage en Montmagny en matinée. Après Rivière-du-Loup, Rimouski était la prochaine destination (vendredi). Une fois complétée, elle servira à réaliser un rapport qui lui sera utilisé pour bâtir les politiques conservatrices en vue des prochaines élections.
«Jusqu’ici, on entend beaucoup parler de la légalisation de la marijuana. Les gens d’affaires sont inquiets, ils disent ne pas avoir d’informations (…) Dans la région, il est aussi question de l’Internet sans fil, des importants problèmes de main-d’œuvre et de la régionalisation. Les gens n’ont pas l’impression d’être entendus au gouvernement, ils sentent qu’il n’y a pas d’oreille. Et ils n’ont pas tort», lance M. Généreux.
OLÉODUCS
Parmi les autres sujets préoccupants pour bon nombre de Québécois, il y a les oléoducs et le transport pétrolier. Le dossier est d’ailleurs d’actualité avec l’achat de l'oléoduc Trans Mountain pour la somme de 4,5 milliards par le gouvernement Trudeau. Geste incompréhensible, selon le Parti conservateur qui l’a vivement critiqué, mais qui a du même coup défendu le projet Énergie Est ramené à l’avant-plan au Nouveau-Brunswick.
«Il n’y a pas de cachette, on continue à croire que les oléoducs sont le moyen de transport le plus sécuritaire. La différence avec nos adversaires, c’est qu’on ne joue pas à l’autruche. Demain matin, si on fermait les centaines de milliers de kilomètres d’oléoduc au Canada, on serait mal pris», déclare Alain Rayes, faisant référence à notre besoin quotidien pour le pétrole.
«Ce qu’on a voulu faire valoir, c’est que le gouvernement a donné beaucoup d’argent pour acheter un vieux pipeline [Trans Mountain] (…) mais on a laissé tomber le projet de TransCanada qui était aussi dans l’intérêt national du pays. Ce qui est bon pour pitou n’est plus bon pour minou?», se questionne Bernard Généreux.
PLAQUE TOURNANTE
Les deux hommes politiques ne le cachent pas, le Québec sera une plaque tournante dans le cadre des prochaines élections en 2019. Ils estiment que le Parti conservateur, qui fait face à plusieurs défis dans la province – dont faire connaître le chef Andrew Sheer – est sur la bonne voie. Actuellement, disent-ils, quand les électeurs insatisfaits du gouvernement de Justin Trudeau se retournent, ils voient un Bloc québécois «en explosion» et un NPD où les gens ne se reconnaissent pas en leur chef, laissant la place à un Parti conservateur «en transformation et en mode écoute».