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Code blanc au CISSS : Les employés formés forcés d’intervenir

durée 25 avril 2018 | 10h30
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Les employés du service d’entretien ménager du CISSS du Bas-Saint-Laurent ont appris la semaine dernière qu'ils allaient être obligés d'intervenir lors d'un «code blanc» sous peine de mesures disciplinaires pouvant aller jusqu'au congédiement. Leur employeur leur aurait aussi affirmé que des amendes de 1 500 $ à 3 000 $ pourraient s’appliquer s’ils ne collaborent pas lors du déclenchement d’un code blanc, pour non-assistance à une personne en danger, ce qui suscite la colère de la partie syndicale.

    Le «code blanc» est une procédure d'urgence lors de comportements violents de patients qui menacent la sécurité physique et psychologique des personnes qui y sont exposées. Il est déclenché lorsqu’un membre du personnel fait une demande d’aide. La réponse doit être faite en équipe de manière structurée et sécuritaire.

    «Au CISSS-BSL, ce sont les employés d'entretien ménager qui devront intervenir lors d'un ‘’code blanc’’, pourtant ils n'ont reçu qu'une journée de formation pour apprendre comment intervenir lors d'une situation de crise. Les employés qui ne veulent pas intervenir parce qu'ils n'en sont pas capables physiquement ou psychologiquement vont se retrouver avec des mesures disciplinaires et même une amende. C'est inacceptable», dénonce Johanne Campagna, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent.

    De son côté, Annie Leclerc, directrice des ressources humaines, communications et affaires juridiques au CISSS du Bas-Saint-Laurent, affirme que «les employés affectés à l’entretien ménager viennent en soutien aux équipes de code blanc et ont une formation qui aborde les différents types d’interventions dans ces situations.» Elle confirme toutefois que certains employés ont effectivement reçu une seule journée de formation.

    SANCTIONS ?

    Les équipes répondant lors de codes blancs sont généralement formées de cinq personnes qui se trouvent déjà sur place, selon le CISSS. Les employés affectés à l’entretien ménager agiraient en tant que «renforts», poursuit Mme Leclerc. Elle ajoute qu’une révision de la procédure dans le cas de codes blancs est en cours et que la nouvelle politique sera complètement mise en place d’ici le mois de juin.

    «Nous avons une obligation de protection envers nos employés et la clientèle. La présence d’employés formés lors de codes blancs est obligatoire», ajoute Mme Lachance. De plus, certaines sanctions disciplinaires peuvent s’appliquer dans le cas où un employé formé refuserait d’intervenir. «C’est du cas par cas mais ça pourrait être une suspension d’une journée ou deux sans solde, par exemple. On rencontre le syndicat, le supérieur immédiat et l’employé», précise-t-elle. Mme Leclerc a souligné que dans le cas où des amendes seraient distribuées, elles ne sont pas du ressort du CISSS, mais plutôt de l’application des lois par la CNESST.

    CODES BLANCS

    La présidence du syndicat, Johanne Campagna, souligne que ce ne sont pas tous les employés de l’entretien ménager qui sont prêts psychologiquement à faire face à ces situations de crise. «Dans la réalité, les cinq personnes pour intervenir, c’est sur papier seulement. À certains endroits ça ne peut pas fonctionner, il n’y a pas assez de monde sur le plancher. On demande à une madame qui passe la vadrouille d’aller aider à maitriser une personne en crise, par exemple, elles ne sont pas capables, après une formation d’une journée seulement…je trouve ça carrément illogique, mais c’est notre gestion au CISSS», s’insurge-t-elle.

    En prenant en compte les huit installations du CISSS du Bas-Saint-Laurent, on dénombre plus d’un code blanc déclenché par jour, selon Lise Chabot, responsable des communications du CISSS. Ils sont plus fréquents dans les établissements à plus grande affluence tels que l’hôpital de Rimouski ou encore le Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup.

    Rappelons que le 18 décembre 2016, une infirmière du CHRGP de Rivière-du-Loup avait été agressée par un patient du département de psychiatrie de l’établissement lors du service de repas. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a conclu que l’organisation du travail et les méthodes de travail utilisées pour donner des soins à des clients présentant un risque élevé d’agression n’étaient pas sécuritaires, dans son rapport daté du 26 janvier. De plus, Maryse Bouchard, inspectrice pour la CNESST au Bas-Saint-Laurent, avait émis une dérogation pour que l'employeur s'assure que tout le personnel appelé à intervenir pour un code blanc (patient agressif) ait reçu une formation sur les techniques d'intervention physiques sécuritaires, ce qui a entrainé la révision complète de la politique du code blanc.

     

     

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