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Construction: la grève générale illimitée déclenchée

durée 24 mai 2017 | 08h02
  • Le blitz de négociations qui s’est poursuivi jusque tard dans la nuit n’aura pas permis d’éviter la grève générale qui a été déclenchée tôt mercredi matin. L'Alliance syndicale a confirmé la nouvelle dès 5 h 11 par voie de communiqué.

    «Les employeurs nous demandent de sacrifier du temps avec nos familles pour être disponible au travail. Il y a des limites à ne pas dépasser et elle est atteinte», a lancé Michel Trépanier, porte-parole de l'Alliance syndicale de la construction.

    Selon l’Alliance, la grève était le seul choix qui restait à ses 170 000 membres. «Nous avons négocié jusqu'à la dernière seconde afin de tenter d'en venir à une entente», a soutenu M. Trépanier.

    Ce dernier reproche aux employeurs de s’être entêtés à conserver des demandes qu’il qualifie de déraisonnables et de ne pas avoir accepté les propositions de la conciliatrice dans le but de tirer profit de la non-rétroactivité à laquelle font face les travailleurs.

    «Leur objectif est clair, ils veulent prolonger les négociations pour continuer à tirer profit de l'absence de rétroactivité. Ils misent sur une loi spéciale.»

    Rappelons que depuis le 1er octobre 2016, les employeurs tentent d’obtenir une plus grande flexibilité des ouvriers en allongeant la plage horaire des travaux de construction. Ces derniers estiment toutefois que cette demande porte atteinte à la conciliation travail-famille en risquant de créer encore plus d’instabilité dans leurs horaires.

    Pour les secteurs résidentiels et de la voirie et du génie civil, le conflit réside dans l’écart entre les demandes syndicales et les salaires offerts actuellement.

    GRÈVE ET PIQUETAGE 

    Ainsi donc, tous les secteurs de la construction sont en grève depuis ce mercredi 24 mai. De nombreux chantiers de la région seront paralysés, notamment ceux du CHSLD de Chauffailles et du Domaine des Bâtisseurs à Rivière-du-Loup.

    Mercredi avant-midi, une douzaine de travailleurs effectuaient du piquetage aux abords du boulevard Armand-Thériault. «On a tous des familles. Nous aussi, sur la construction, on a des femmes et des enfants et la fin de semaine, on souhaite tous être ensemble (…) Nos parents et nos oncles se sont battus pour gagner une qualité de vie dans ce domaine-là, et aujourd’hui, on ne veut pas perdre ça», a déclaré le représentant régional de la CSN Construction, Harold Thériault. 

    «Ce qu’on nous propose, c’est encore moins de stabilité dans nos horaires la semaine. C’est problématique! Est-ce que je vais devoir me trouver une gardienne avec un horaire flexible? Ce n'est pas raisonnable», a ajouté le directeur adjoint de la Section 9 & Section locale 2366.

    APCHQ

    De son côté, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a déploré le déclenchement de la grève générale illimitée. L’Association s’est montrée critique face à la stratégie de l'Alliance syndicale. «Les actions, depuis le tout début, ont été menées avec un seul objectif : pouvoir déclencher la grève le plus rapidement possible», a-t-on écrit par voie de communiqué.

    Elle soutient notamment que l'Alliance syndicale n'ait jamais manifesté une réelle volonté d'en arriver à une entente. L’APCHQ soutient qu’elle a signifié son intérêt à négocier dès septembre dernier, mais que la partie syndicale a accepté d'entamer les négociations seulement à partir de la mi-mars, déplorant ainsi la perte de 170 jours de négociations.

    L’APCHQ soutient que la grève générale illimitée aura de lourdes conséquences sur l'économie du Québec alors que chaque jour de grève représentera une perte de 45 millions de dollars. De plus, des impacts sur la livraison des projets de construction neuve ou de rénovation sont malheureusement à craindre.

    «Une grève générale illimitée aura non seulement pour effet de paralyser l'industrie de la construction au Québec, mais elle engendra de grandes pertes économiques en plus de retarder la livraison de projets de construction et de rénovation à des citoyens», a déclaré le vice-président Développement stratégique et Communications de l'APCHQ, François-William Simard.

    DOMINIQUE VIEN

    La ministre du Travail du Québec, Dominique Vien, tiendra un point de presse plus tard dans la journée. Rappelons que la ministre a déjà déclaré qu'en cas de grève, elle n'hésiterait pas à avoir recours à la création d’une loi spéciale.

    Info Dimanche a rejoint de nombreux entrepreneurs du secteur de la construction. Si tous ont déploré le déclenchement de la grève, aucun n’a accepté de commenter publiquement, espérant plutôt une reprise des négociations et se disant attentifs des actions posés par la ministre Vien.

     

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