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Corégone nain : Surprise et inquiétude au Témiscouata

durée 16 février 2017 | 15h57
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Il est dans le lac Témiscouata depuis des milliers d’années, pourtant c’est un reportage diffusé à La semaine verte sur la chaine ICI Radio-Canada qui a ramené le corégone nain à l’avant plan, le présentant même comme une nouvelle espèce. Au Témiscouata, des personnes ont été surprises par ce nouveau statut qui inquiète également.

    «J’ai été surprise quand la biologiste Anne-Marie Pelletier a dit ça, il y a une lumière qui a allumé dans mon esprit», a commenté Céline Dubé-Ouellet, mairesse de Saint-Juste-du-Lac. Le Festival du Pointu, en lien avec le petit poisson, existe depuis une quarantaine d’années et la pêche aux corégones nains bien au-delà. Ces évènements traditionnels liés à la remontée du Pointu (nom familier du corégone nain) dans la rivière Touladi à chaque automne occupent une place importante dans le cœur des Témiscouatains.

    Joanne Marchesseault, qui réside au Témiscouata s’est fait rassurante à cet effet. «C’est une nouvelle espèce en formation, mais il ne faut pas paniquer, il faut la protéger. Le corégone nain n’est pas menacé, la population est en santé. Et si on contrôle bien la récolte, tout ira pour le mieux. Le fait qu’il pourrait devenir une nouvelle espèce ne changera rien. Je ne pense pas que ça peut menacer la pêche et le festival, parce que l’on s’en occupe», a mentionné la biologiste.

    Le reportage de La semaine verte a surtout permis de diminuer la confusion qui existe entre le grand corégone (38 cm en moyenne et 1 kg) et le corégone nain (21 cm en moyenne et 70 g). C’est d’ailleurs le chercheur Louis Bernatchez de l’Université Laval qui a permis d’établir que le corégone nain était une nouvelle espèce en formation, qui n’a toutefois pas encore de statut reconnu. Beaucoup de gens pensaient qu’il s’agissait du même poisson, mais de variétés différentes.

    CONTRÔLER LA RÉCOLTE

    Mme Marchesseault fait partie d’un comité spécial de six personnes qui a été formé par la Municipalité de Saint-Juste-du-Lac pour justement faire des représentations auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs afin de maintenir dans de bonnes conditions la pêche au corégone nain qui dure deux semaines à l’automne. Auparavant, la pêche était permise au filet ce qui exerçait  une forte pression sur l’espèce. Au cours des dernières années, elle fut autorisée à l’épuisette, une pêche un peu plus sportive.

    En 2010, il s’est pêché 90 200 poissons (6,5 tonnes métriques). 2014 fut également une grosse année avec 52 812 poissons pour 4 tonnes. À l’opposé, l’année 2012 fut très difficile avec une petite récolte de 1 345 poissons. Celle de 2015 reste également dans la mémoire des pêcheurs avec seulement 2 334 poissons. Finalement, 15 405 corégones nains ont été attrappés en 2016, toujours selon les données fournies par Joanne Marchesseault.

    Lors du Festival du Pointu, il y a le traditionnel souper pour lequel le petit poisson est l’élément principal. La pêche fut si mauvaise en 2015 que le comité organisateur a même annulé l’activité.

    La période autorisée pour la pêche est souvent mise en cause. La température de l’eau à 5 degrés Celsius déclenche la montaison du Corégone nain dans la rivière Touladi. «Maintenant, cela arrive fin octobre et début novembre, ce qui ne coïncide plus exactement avec la période de pêche permise», a noté la biologiste. Les dates de la pêche au corégone pour 2016 étaient du 8 au 21 octobre. Celles de 2017 seront du 7 au 20 octobre.

    Le ministère est bien au fait de la situation et serait prêt à faire des ajustements pour accommoder les pêcheurs tout en protégeant l’espèce.

    «C’est complexe les démarches pour faire changer la règlementation et il faut être prudent. Le soir sur le site, j’ai vu jusqu’à 200 personnes et une tonne de poissons peut être prise en une soirée», a indiqué Joanne Marchesseault.

    Établir la période de pêche plus tard à l’automne représente donc la solution pour assurer une bonne pêche. «Mais comment contrôler ça? Ce qu’on veut, c’est faire enlever de la législation la possibilité de vendre le poisson et diminuer un peu le cota (actuellement de six douzaines par pêcheur par soirée), pour ainsi contrôler la pression exercée par la pêche. On va y aller de façon graduelle», a mentionné Mme Marchesseault.

    On doit aussi considérer que le corégone nain est la nourriture de base du Touladi et que la survie de la première espèce est directement liée à celle de la seconde. Joanne Marchesseault pense que la nouvelle règlementation pourrait être en vigueur pour la saison de pêche 2018.

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