Gestion de l’offre menacée : rassemblement de 2500 producteurs de lait
Environ 2 500 producteurs de lait de toutes les régions du Québec se sont rassemblés le 2 juin devant la Chambre des communes avec leurs collègues d’ailleurs au Canada afin de démontrer l'importance de la gestion de l'offre pour l'avenir de leurs entreprises.
Ils ont demandé au gouvernement d’agir pour corriger les diverses lacunes de gestion des frontières qui minent l’efficacité de leur modèle depuis quelques années.
Les producteurs de lait réclament des gestes concrets du gouvernement fédéral dans le dossier du lait diafiltré et veulent aussi obtenir la confirmation qu’il les compensera pour les dommages annuels d’environ 400 M$ que leur causera à terme l’entrée en vigueur des ententes de libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) et de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne.
« Le gouvernement canadien doit comprendre que des milliers d’entreprises agricoles sont à bout de souffle à cause des pertes encaissées et que les producteurs n’ont plus de patience. On veut bien nourrir l’ensemble des familles canadiennes, mais on aimerait aussi être capable de nourrir les nôtres, à partir de notre travail », a déclaré le président des Producteurs de lait du Québec (PLQ), Bruno Letendre.
LAIT DIAFILTRÉ
Rappelons que les normes canadiennes sur la composition des fromages prévoient une limite claire et stricte à l’ajout d’ingrédients laitiers qui ne proviennent pas directement du lait. Fabriqué expressément pour contourner les lignes tarifaires canadiennes, le lait diafiltré est classé comme ingrédient laitier par l’Agence des services frontaliers et exempté de tarifs. Une fois au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments le considère comme du lait, ce qui permet aux transformateurs laitiers de contourner les normes établies. En 2015, les producteurs laitiers canadiens ont perdu quelque 220 M$ de revenus en raison de ces importations.
«La gestion de l'offre, ce n'est pas une exception, c'est la solution. C’est aussi un contrat social entre les producteurs, les consommateurs et le gouvernement du Canada. C’est à lui de faire son travail et d’appliquer les règles des ententes qu’il négocie, comme partout ailleurs », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau.
La production et la transformation laitière génèrent au Québec quelque 83 000 emplois directs, indirects et induits et contribuent à hauteur de 6,2 milliards de dollars au produit intérieur brut. Finalement, elle entraine des retombées fiscales de 1,29 milliard de dollars, dont 678 millions au gouvernement fédéral et 454 millions au gouvernement du Québec.