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Pas d’euthanasie à la Maison Desjardins de soins palliatifs

durée 4 septembre 2015 | 06h38
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    Rivière-du-Loup – L’euthanasie, aussi appelée « aide médicale à mourir », défraie la manchette ces jours-ci en raison de la mise en application de la Loi 52 au mois de décembre prochain. Cette loi oblige tous les établissements du réseau de santé à offrir l'aide médicale à mourir aux patients qui le réclament.

    Déjà, certains médecins ont signifié leur refus d’appliquer la loi, à l’instar de l’Alliance des maisons de soins palliatifs de la province.

    Qu’en est-il à la Maison Desjardins de soins palliatifs (MDSP) du KRTB située à Rivière-du-Loup et au Centre hospitalier du Grand-Portage (CHRGP)?

    Le Dr André Munger, directeur médical de la MDSP et chef de service des soins palliatifs au CHRGP, confirme que l’euthanasie ne sera pas pratiquée à la Maison de la rue des Chauffailles, en accord avec la position de l’Alliance sur le sujet, mais qu’elle le sera au CHRGP.

    SOINS PALLIATIFS

    Par définition, la philosophie des soins palliatifs consiste en l’atténuation de la douleur, le soulagement des autres symptômes physiques et la diminution des problèmes psychologiques, sociaux et spirituels.

    « Les maisons des soins ont été créées dans le contexte de la philosophie des soins palliatifs. On donne des soins de qualité pour les gens en fin de vie, pour qu’ils soient le plus confortables possible avant la mort. Nous avons toujours exclu l’euthanasie, ce n’est pas nouveau. Dès le départ, les porteurs de cette philosophie ont pris soin de soulager jusqu’à la fin, mais pas nous-mêmes de porter le patient vers le décès », explique-t-il.

    ÉVOLUTION

    Faisant une analogie avec les premiers pas de l’avortement, le Dr Munger est d’avis que la situation sera appelée à évoluer avec le temps, mais que toute cette question de l’euthanasie a une immense portée dans notre société en général, mais dans le réseau de la santé aussi en particulier.

    « Nous allons travailler dès septembre avec les intervenants du milieu hospitalier afin de voir, selon ce que dit la loi, comment nous allons appliquer ça à Rivière-du-Loup et au Bas-Saint-Laurent. J’ai un peu une idée dans les grandes lignes, mais c’est clair qu’il va y avoir une porte d’entrée clairement définie, un processus pour les gens qui vont demander l’aide médicale à mourir », lance-t-il.

    Il ajoute que beaucoup de travail sera à faire à l’interne, avec le personnel hospitalier appelé à côtoyer la mort. « Ce sera un grand défi pour tous, on doit être prêts dans un court laps de temps d’ici la mi-décembre, notamment lorsqu’il est question de la formation. Vous savez, ce n’est pas facile de faire face à la mort, même dans le monde des soins palliatifs », explique-t-il.

    LE PATIENT AVANT TOUT

    Si l’euthanasie était un sujet tabou ces dernières années et l'est encore pour plusieurs, il n’en reste pas moins qu’un projet de loi a été discuté, notamment en audiences publiques, des mémoires ont été déposés et la loi, après avoir été votée, sera mise en application dans trois mois.

    Pour le Dr Munger, le vrai test, après les envolées oratoires dans les médias des différents intervenants, sera sur le terrain en décembre. L’émotion devra alors faire place à la raison, pour le bien-être des patients.

    « Aujourd’hui on arrive à l’application. Ça va faire en sorte que les patients vont arriver avec des demandes précises. Ça, ce n’est pas des sondages. On va voir ce que la majorité des gens veulent. Je pense que ça va être évolutif, entre le mois de décembre et les prochaines années. Il faudra rester les oreilles ouvertes et analyser ce que les gens malades veulent », conclut-il.

    CONDITIONS À RESPECTER

    La Loi 52 prévoit de nombreuses conditions à respecter pour les personnes malades qui désireront s’en prévaloir. Parmi celles-ci, notons que le patient doit être atteint d'une maladie grave et incurable, que sa situation médicale soit caractérisée par un déclin avancé et irréversible de ses capacités et qu’il éprouve des souffrances physiques et psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu'elle juge tolérables.

    La Loi prévoit également la création d’une Commission sur les soins de fin de vie qui examinera les questions relatives aux soins de fin de vie et de surveiller l'application des exigences particulières relatives à l'aide médicale à mourir.

     

    commentairesCommentaires

    5

    • C
      Candy
      temps Il y a 9 ans
      Il faut que ces maisons gardent leur mission première: d'accompagner ces personnes en fin de vie pour un répit pour les aidants et pour aider ses personnes à nous quitter en étant soulager et guider dans le moins de douleurs possibles. J'ai peur que cette loi amène des personnes à mettre fin à leur jour en subissant un refus. L'avenir nous le dira.
    • C
      Christian
      temps Il y a 9 ans
      L'un des buts de la mission des soins palliatifs est le patient avant tout. Donc, là c'est le médecin qui décide en refusant d'appliquer la loi. Moi je suis pour cette loi et qu'on respect le "patient avant tout".
    • E
      Eric
      temps Il y a 9 ans
      Il faut aussi respecter les médecins qui ne veulent pas donner la mort. Je suis très fier d'eux s' ils refusent. La loi morale l'oblige tant qu'à moi.
    • ED
      Eric Desjardins
      temps Il y a 9 ans
      je suis en faveur de cette loi , quelqu'un qui souffre a droit a ca... surtout quand on sait que c'est une question d'heures ,de jours ou de semaines , dans mon cas j'aprecirais grandement d'un aide pour abbreger mes souffrance !!!
    • T
      tabou
      temps Il y a 9 ans
      Un peu de mal à comprendre cet article; mon père a reçu cette "aide à mourir" et à ma connaissance, ni lui ni personne n'y a consenti. ?????? De la bouche d'une travailleuse de cet endroit; ça a été appliqué sur lui. On parle de mars.2011. ???????que veut-on faire croire ici??? Je suis sidérée par cet article autant que lorsque cette femme me l'a dit en me disant de ne surtout pas en parler puisque c'était illégal.!!!! Comme on est démuni lorsqu'on a de la peine!!!!
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