Rivière-du-Loup - Le projet pilote de récupération de résidus ligneux mené à Rivière-du-Loup a donné des résultats au-delà des attentes. En 12 mois, pas moins de 151 tonnes ont été détournées du site d’enfouissement pour être revalorisées.

« C’est une belle réussite pour la région. Rivière-du-Loup est l’une des premières villes à le faire au Québec » a indiqué Patrick Ouellet, directeur adjoint division Bas-Saint-Laurent de Gaudreau Environnement. L’entreprise s’occupe de faire le ramassage des résidus ligneux chez des entreprises et organisations qui ont accepté de participer à ce projet pilote : Armoires & Boiseries Rivière-du-Loup, Transport Pelber, le Centre routier 1994 inc. et le Centre de formation professionnelle Pavillon-de-L’Avenir, volet charpenterie-menuiserie.

« Pour les 13 semaines initiales du projet pilote, d’avril à juin 2014, près de 52 tonnes de bois ont été amassées, soit le double de nos projections initiales. Il a donc été décidé ensuite de poursuivre la collecte auprès des partenaires chez qui le tri se faisait de façon satisfaisante sur une plus longue période. Récemment, nous avons par ailleurs ajouté deux nouveaux partenaires, soit Ébénisterie Dubé & Turcotte et Ébénisterie Michel Anctil », a précisé M. Ouellet.

LE TRAITEMENT

Initiatrice du projet, Gaudreau Environnement a approché Conteneurs KRT pour faire le traitement des résidus ligneux. Martin Ouellet, président de Conteneurs KRT, a précisé les débouchés de la matière.

« L’ensemble du bois collecté est amené vers nos installations du parc industriel de Rivière-du-Loup. Nous en effectuons alors le tri selon l’essence ou le type de résidu ligneux, afin de permettre qu’il soit ensuite transformé en panneaux de particules, en buches écologiques, en copeaux ou en granules pour alimenter les systèmes de fournaise à bois recyclé ou de cogénération. »

Conteneurs KRT a installé dans son entreprise une fournaise à copeaux pour ses besoins de chauffage. « Nous espérons faire des petits dans le parc industriel », a mentionné M. Ouellet. Concernant les autres produits réalisés avec des résidus ligneux provenant de Rivière-du-Loup, le président de Conteneurs KRT a mentionné que l’objectif est de les acheminer le plus près possible pour ainsi diminuer les couts de transport. « L’an passé, ça allait assez loin », a-t-il noté. Quant à savoir si Conteneurs KRT prépare elle-même un projet de transformation à Rivière-du-Loup, Martin Ouellet a indiqué que « des trucs sont sur la table à dessin. »

PAS DE BOIS AU SITE D’ENFOUISSEMENT

Gaétan Gamache, maire de la Ville de Rivière-du-Loup, était très satisfait de ce projet pilote dont les résultats ont été dévoilés le 22 avril, Jour de la terre. La Ville a autorisé le projet et en a été partenaire d’autant que cette récupération de bois permet de faire un pas de plus vers ce qui deviendra une obligation gouvernementale dans les prochaines années, soit l’interdiction d’enfouir du bois au lieu d’enfouissement technique.

Selon Gaétan Gamache, « il s’agit d’un projet gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées. Il occasionne des retombées économiques pour les entreprises qui l’ont mis de l’avant, alors que la Ville et les citoyens y trouvent leur compte par une augmentation de la longévité du site et un meilleur cout de traitement, à 63 $ la tonne au lieu de 90,15 $ plus les frais de transport pour les matières qui se dirigent vers le site. Sans compter par ailleurs les bénéfices environnementaux. »

L’écocentre de Rivière-du-Loup a recueilli en 2014 plus de 320 tonnes de bois. M. Gamache a noté « qu’il y a encore beaucoup de bois dans les bacs verts (matières pour le lieu d’enfouissement). J’invite les gens à se diriger vers l’écocentre. »