Rivière-du-Loup - Décembre 2014 a eu des températures douces et janvier 2015 était légèrement sous les normales (2 à 4 degrés sous les normales), mais on peut affirmer que ce mois de février 2015 était « extrêmement froid », marquant l’esprit et le moral des gens.  

En date du 25 février, l'anomalie de température de février 2015 sur l'est de l'Ontario et le sud-ouest du Québec n'a jamais été observée auparavant, soit depuis 1900, ce qui en fait un évènement ayant une période de retour de 115 ans (1 cas sur 115 ans). Le deuxième plus froid est 1979. Avant 1900, il y a 1889 qui a vu un mois de février plus froid que celui de 2015, mais les données de ces années sont moins fiables.

C'est ce qui ressort du bulletin météorologique de février publié aujourd'hui par Environnement Canada.

Une image vaut mille mots et la figure 1 illustre bien l’emprise de l’air arctique sur tout le Québec plongé entre 5 et 9 degrés sous les normales mensuelles entre le 1ier février et le 25 février. Les derniers jours de février étant également très froids par rapport à la normale, l’image finale pour tout le mois ne changera que très peu.

Figure 1: Données préliminaires

Les variations de température ont été moindres qu’à l’habitude n’offrant que de rares répits (ou aucun) selon les régions.  Alors que nous étions bien installés dans l’air arctique, les vents ont engendrés des refroidissements éoliens importants nécessitant l’émission de nombreux avertissements pour le froid extrême.

Peu de précipitations ont été enregistrées durant ce mois froid.  Excepté pour l’est de la Gaspésie et la Basse-Côte-Nord qui ont reçu légèrement plus de précipitations que la normale avec les systèmes qui ont affectés les Maritimes, la grande majorité des régions ont un déficit d’au moins 25% pour les précipitations reçues (voir figure 2)

Figure 2 : Données préliminaires

Faits saillants :

• Le froid généralisé durant le mois et sur le territoire entier a amené son lot d’impacts à différents niveaux;
• Dommages aux structures souterraines (conduites et autres) dans de nombreuses municipalités;
• Nombreux retards dans les transports ferroviaires;
• Sols gelés en profondeur (dégel plus long à prévoir)

•    31 janvier et 1er février : Une dépression qui a traversé la province par l’ouest prend de la vigueur et traverse les Maritimes en laissant de 15 à 20cm sur la Gaspésie et la Basse-Côte-Nord, mais plus de 30cm près de Percé. La route 138 est fermée à l’est de Havre-St-Pierre et des pannes de courant sont causées par la pluie verglaçante.  

•    15 au 17 : Une intense dépression traverse les Maritimes et le Golfe du St-Laurent et apporte des conditions de blizzard dans l’est québécois.  La Gaspésie et la Côte-Nord reçoivent de 20 à 30cm de neige (Gaspé reçoit plus de 50cm) et la Basse-Côte-Nord reçoit entre 40 et 60cm.  Les vents sont aussi très forts car plusieurs stations dans l’est rapportent des pointes à plus de 100km/h.  Plusieurs routes sont fermées dans les régions les plus touchées.

•    19-20 : Une autre dépression traverse les Maritimes en laissant de 10 à 15cm entre Montréal et la Gaspésie en passant par Québec, l’Estrie.  La région de Charlevoix recevra plus de 25cm.  La poudrerie durant et après la neige oblige la fermeture de plusieurs routes et la réduite la visibilité sur une grande partie du réseau routier.

•    Les températures ont été très froides.  Le nombre de jours ayant une température minimale sous les -20°C est proche ou dépasse le double de la normale. Par exemple, Québec a eu 19 fois un minimum sous -20°C alors que la normale est de 9. Montréal, 12 fois pour une normale de 5. Saguenay a eu 9 fois des minimums sous -30°C alors que la normale proche de 2.

Source : Environnement Canada