Richard Ouellet, le plus grand fan de Jean Béliveau
Saint-Simon – Le regretté Jean Béliveau a été adulé par des dizaines de milliers d’admirateurs au cours de sa glorieuse carrière avec les Canadiens de Montréal. Mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que son plus grand admirateur est et sera toujours l’ex-maire de Saint-Simon, Richard Ouellet.
Le journaliste André Rousseau avait dit de lui qu’il était le plus grand fan de Béliveau au Bas-Saint-Laurent, image que Jacques Beauchamp avait replacée dans une dimension plus réaliste en le consacrant plus grand fan de Béliveau sur la planète!
L’octogénaire, de deux ans le cadet de Béliveau, est doué d’une mémoire phénoménale. M. Ouellet, qui a été photographié avec les plus grandes célébrités politiques, artistiques ou sportives au Québec et à plus grande échelle à différentes époques de sa vie, possède une verve éloquente et quand vient le temps de parler de Jean Béliveau, on sent l’émotion monter tellement il admirait l’athlète et l’homme qui personnifiait l’excellence, la dignité et l’humanité.
En une seule phrase, il décrit celui que tous aimaient sans distinction. « Jean Béliveau était aussi fier de serrer la main et de discuter avec un itinérant qu’avec n’importe quelle célébrité. »
PREMIÈRE RENCONTRE
La première rencontre entre les deux hommes avait eu lieu en juin 1956 à l’Expo industrielle et commerciale de Mont-Joli. Jean Béliveau y était venu avec Maurice Richard et le jeune hockeyeur vedette venait de remporter sa première de 10 coupes Stanley dans l’uniforme du Tricolore.
Le Gros Bill avait aussi raflé le championnat des compteurs et gagné le respect d’adversaires un peu belliqueux à son endroit quand il avait infligé une sévère correction à George « Red » Sullivan de Black Hawks de Chicago. Jamais personne ne lui avait cherché noise par la suite, même pas Gordie Howe, rappelle M. Ouellet, qui le prévenait quand il arrivait dans le coin de la patinoire pour le mettre en échec ou batailler pour la possession de la rondelle. « Watch out, Big John ! », prenait-il la peine de l’aviser.
« Mon tout premier contact avec Jean Béliveau remonte à avril 1953. Je lui avais écrit une lettre alors qu’il portait les couleurs des As de Québec dans la Ligue américaine. Le 3 octobre suivant, il signait avec le Canadien. »
ANECDOTES
Les anecdotes concernant Jean Béliveau défilent dans le récit de Richard Ouellet. Il dit avoir pris bien du temps à s’endormir le jour suivant son décès. Il se remémore la dernière conversation qu’il a eue avec lui, le 23 décembre 2013. « Je lui avais envoyé ma carte de Noël en début de décembre. On venait de découvrir qu’il avait de l’eau sur les poumons et Jean m’avait alors dit qu’il se serait bien passé de ça. J’avais jasé cinq minutes avec lui. » Son état de santé devenait alors de plus en plus précaire.
Richard Ouellet parle de Jean Béliveau comme d’un homme calme en toute situation. « Bonne ou mauvaise nouvelle, il restait toujours pausé et digne. Il avait les deux pieds bien à terre. C’était un homme qui lisait beaucoup et qui savait tout ce qui se passait dans l’actualité. »
Richard Ouellet travaillait dans l’ombre afin que Jean Béliveau soit décoré des plus grands honneurs auxquels un citoyen québécois pouvait aspirer. En 1988, il était fait Chevalier de l’Ordre national du Québec. En juin 2007, il devenait Officier, puis Grand Officier en 2010.
Mais le plus grand bonheur que retire Richard Ouellet d’avoir travaillé à la reconnaissance de Jean Béliveau est celui de son admission dans les pages du Petit Larousse illustré de l’édition 2013, après un travail de moine, recueillant documentation sur documentation, qui aura duré plus de 10 ans.
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