Les députés Lapointe et Caron sont de retour au Parlement
Rivière-du-Loup – Les députés fédéraux étaient de retour à la Chambre des communes jeudi matin. Un retour chargé d’émotion pour les élus néodémocrates de l'Est-du-Québec, François Lapointe et Guy Caron.
Le député de Montmagny - L'Islet-Kamouraska - Rivière-du-Loup, François Lapointe a accepté de livrer ses impressions, 24 heures après la fusillade au cours de laquelle le caporal Nathan Cirillo a perdu la vie.
« J’ai été beaucoup touché lorsque j’ai revu les gardes. Vous savez, on voit toujours les mêmes visages, les gardes doivent être en mesure de nous reconnaitre. De les revoir ce matin, ça m’a pris au ventre. Ça a été beaucoup d’émotion. »
M. Lapointe a tenu à rappeler qu’alors que les députés se protégeaient en se plaçant sous les tables, les agents de sécurité eux, allaient face au danger. « J’ai pris mon temps pour leur serrer, à tous, la main. Il faut être reconnaissant », a précisé le député.
Il est aussi revenu sur la longue ovation, en Chambre, que les membres du Parlement ont réservée au sergent d’armes Kevin Vickers qui a abattu Michael Zehaf-Bibeau, l’auteur des deux fusillades. « Il y avait beaucoup d’émotion, beaucoup de reconnaissance », a ajouté le néodémocrate.
Ce retour aussi peu banal que fort en émotion a permis aux chefs des trois principaux partis de prendre la parole. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire du caporal Cirillo, c’est le premier ministre Stephen Harper qui a pris la parole.
« C’est un discours apprécié, souligne François Lapointe. Son meilleur discours. Des propos sentis qui s’écartent du discours préparé. Je ne l’avais jamais vu lâcher sa feuille avant. »
M. Harper a notamment remercié les partis d’opposition pour leur solidarité. Il a qualifié les évènements d’Ottawa et de Saint-Jean-sur-le-Richelieu « d’attentats terroristes » et s’est dit troublé par le fait que leurs auteurs soient des citoyens canadiens.
S’il a eu de bons mots pour le premier ministre, François Lapointe a aussi louangé son propre chef, Thomas Mulcair. « J’ai été ému par son allocution portant notamment sur les valeurs canadiennes. M. Mulcair est un leader, il l’a démontré mercredi en restant avec ses députés. Il était attentif à nos demandes. »
Pour certains députés qui ont eu la frousse de leur vie, les émotions encore vives ont été trop difficiles à supporter en Chambre. M. Lapointe confirme qu’une de ses collègues s’est littéralement effondrée. « De l’aide est disponible, les gens qui en sentent et qui en sentiront le besoin doivent y avoir recours. »