Cacouna - Le Parti québécois, par la voix des députés Sylvain Gaudreault et Bernard Drainville, lance un appel au gouvernement libéral afin que cessent les travaux de TransCanada à Cacouna. 

Le tout une journée avant que débutent les travaux de forage au large de Cacouna, avance Radio-Canada. Joint en fin de journée, la compagnie TransCanada n'a pas voulu confirmer ni infirmer l'information selon laquelle les sondages géotechniques débuteraient ce jeudi.

Jugeant le projet d'oléoduc Énergie Est de « désastreux pour l'environnement », les deux députés y sont allés d'une charge à l'encontre du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), David Heurtel.

« Autoriser des forages géotechniques dans l’habitat essentiel à la survie des bélugas, sans avoir accès à la meilleure information scientifique possible, c’est déjà troublant. Autoriser la tenue de forages exploratoires dans une réserve naturelle du Saint‑Laurent abritant une biodiversité unique au monde pour le passage éventuel d’un oléoduc, ça devient invraisemblable! », a déclaré Sylvain Gaudreault.

Les deux députés ont également demandé la publication des études de Pêches et Océans Canada à la base de la décision du ministre, ce à quoi Sophie Doucet, directrice des communications au bureau de la ministre des Pêches et Océans, Gail Shea, a répondu la semaine dernière.

« J’aimerais clarifier que Pêches et Océans Canada a déjà rendu ses avis publics. Tel que nous l’avons déjà dit, Pêches et Océans Canada estime que, si les mesures d’atténuation sont mises en œuvre par le promoteur, le projet d’études géotechniques de TransCanada à Cacouna ne nuira pas au béluga et ne contreviendra donc pas à la Loi sur les espèces en péril », a laissé savoir Mme Douce.

FORAGES DÈS JEUDI?

Initialement prévus le jeudi 4 septembre, les travaux de TransCanada au creux du fleuve à Cacouna consistent en de l'échantillonage, notamment afin de connaitre le type de sol présent à cet endroit et quelle sorte d'infrastructure serait en mesure d'ériger la compagnie.

TransCanada devra aussi se soumettre à plusieurs conditions établies par le MDDELCC. Entre autres, elle devra s'assurer qu'aucun béluga n'entre dans un rayon de 540 mètres du lieu où ont cours les sondages, auquel cas les travaux seront arrêtés et reprendront 30 minutes après le départ de l'animal. Aussi, le promoteur s'est engagé à respecter un niveau de bruit subaquatique de ≤120 décibels à 540 mètres de la source.

ÉNERGIE EST

L'oléoduc Énergie Est projeté par la compagnie TransCanada transporterait le pétrole extrait des sables bitumineux en Alberta vers les raffineries du Québec et des Maritimes. Le terminal pétrolier projeté au port de Gros-Cacouna permettrait aussi d'y stocker du pétrole et l'acheminer par bateau.

Selon les estimations de TransCanada, le projet génèrerait environ 2 milliards de recettes fiscales supplémentaires pour le Québec, pour la phase de conception (6 ans) et d’exploitation (40 ans). Dix milliards de dollars seront générés pour le Canada.