Quand la science tombe du ciel à Saint-Clément
Saint-Clément - À Saint-Clément la science tombe parfois du ciel. Parlez-en aux élèves de la classe à niveaux multiples de 5e et 6e année de l’enseignant Jacques-Éric Mercier. C’est que le père du jeune Zakary Lepage, Éric, a trouvé un ballon-sonde en provenance de l’État du Maine le 20 mai dernier, un véritable trésor pour une classe qui fait la part belle aux sciences.
« Mon père l’a trouvé dans un champ du rang St-Joseph », lance Zakary, l’œil pétillant. Le professeur poursuit : « Il (le père) m’a envoyé un message texte pour savoir si un ballon-sonde pouvait m’intéresser. Un ballon sonde? Mais il en avait vraiment trouvé un. Nous avons passé un après-midi à nous renseigner et étudier ce qu’est ce type d’appareil. »
Évidemment, l’aérostat, lancé le 18 mai à 19 h à Caribou au Maine, est intégré au cours de science. À l’image de l’enseignant, les élèves ont l’œil vif et s’y intéressent immédiatement. « Le ballon était accompagné d’une enveloppe de retour placée dans une capsule, mais l’affranchissement n’est valide qu’aux États-Unis, sans parler des complications indues par le passage aux douanes », souligne Jacques-Éric Mercier.
APPRENDRE EN S’AMUSANT
Dans cette classe où l’enseignement de l’anglais est intensif, la Providence s’est montrée généreuse. Le responsable de l’agence fédérale américaine NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) a donc proposé à Jacques-Éric Mercier de conserver le ballon et le module électronique comprenant le GPS qui s’y rattache. Mieux, il leur a communiqué les données enregistrées par le module, dont l’altitude, l’humidité, la vitesse du vent, la température et l’altitude de l’explosion du ballon, survenue à 33 km.
Une quantité de données que les jeunes élèves ont pu analyser. « Par exemple, nous avons pu déterminer à quelle altitude le gel apparait, à 2 km dans le cas de notre ballon. C’est une expérience de science très formative », a ajouté l’enseignant. Évidemment, les échanges avec la NOAA se sont effectués en anglais.
La barrière de la langue ne posant pas problème, les élèves ont été de véritables éponges en absorbant beaucoup d’informations. « Nous avons appris que la force gravitationnelle diminue à mesure qu’il monte et en même temps, parce qu’il n’y a pas de pression, ça fait gonfler le ballon jusqu’à ce qu’il explose », souligne le jeune Thomas lorsque questionné dans la langue de Shakespeare. Le diamètre du ballon passe ainsi de 5 pieds à près de 20 pieds avant d’éclater.
« Je ne savais même pas que ça existait, lance un élève. Et que ça allait aussi haut, ajoute son voisin de pupitre. Moi, je ne savais pas que c’était pour les prévisions météorologiques, renchérit une autre. Moi j’ai découvert que la science n’a pas toujours besoin d’être compliquée pour être bonne », souligne un autre élève.
Ainsi, dans la petite école de Saint-Clément, dans la classe de monsieur Jacques-Éric, la science est tombée du ciel, mais dans un terreau ô combien fertile!
BALLON-SONDE
Il faut savoir que les ballons-sondes sont principalement utilisés en météorologie et en astronautique. Il s’agit d’un ballon non habité et libéré aux vents. Sa conception peut sembler rudimentaire, mais son mélange d’hélium et d’hydrogène lui permet d’atteindre des altitudes de 35 km et plus. Une économie conséquente si l’on compare aux couts engendrés par l’envoi d’un avion ou d’une fusée pour atteindre la stratosphère.
Un ballon-sonde est notamment utilisé pour faire des mesures locales dans l'atmosphère grâce à un certain nombre d'instruments mis à bord dans une nacelle ou capsule appelée radiosonde, ainsi que d'un réflecteur radar ou d'un système de radiolocalisation pour le suivre.
CLASSE
Les élèves de Jacques-Éric Mercier quitteront du 9 juin au 13 juin pour Halifax pour une immersion complète en anglais. Pour les suivre dans cette aventure, vous pouvez consulter le blogue « JE’s Classroom » au http://classedeje.blogspot.ca.
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