Trois-Pistoles – Les membres du comité organisateur du festival Échofête sont en sérieux questionnement. Les difficultés financières arrivent en haut de liste mais d’autres écueils émergent dont la portée de l’événement et l’implication bénévole qui sont aussi matière à réflexion pour les penseurs et maîtres d’œuvre de cet événement qui en était à sa 11e présentation en 2013.

Le président Maxime Boucher sait qu’il faudra bientôt trouver des réponses si la fête doit survivre. En ce moment, rien ne semble très évident. S’étant soldée par un déficit de 20 000 $ l’été dernier, Échofête vit donc en précarité financière. « Une demande de soutien à hauteur de 20 000 $ a été faite au fonds régional de consolidation et de développement d’urgence de la Conférence régionale des élueEs. La réponse ne sera connue que plus tard. »

M. Boucher explique que les difficultés financières influent sur le recrutement des ressources humaines dont l’organisme a besoin et qu’elles sont un obstacle majeur à la stabilité de celles déjà en place.

« L’an dernier, nous avons dû augmenter sensiblement le budget « logistique » pour respecter les normes les plus strictes de la Régie du bâtiment en matière de festival. »

Le déclin démographique de la MRC contribue à diminuer le bassin de bénévoles disponibles, ajoute-t-il, ce qui entraîne une baisse de membres au sein du conseil d’administration. « Moins de personnes impliquées, ça veut dire plus de tâches pour les personnes présentes, plus de charge de travail, ça veut dire aussi plus de fatigue organisationnelle. »

PARTICIPATION LOCALE

Avec les années, Échofête est davantage devenu un festival s’adressant aux touristes qu’à la population des Basques. Bien que ces touristes amènent de l’argent neuf dans la région, la population locale s’approprie de moins en moins son festival, déplore le président. « Cette dynamique entraîne des divisions au sein de la population dont une partie porte encore le festival avec enthousiasme, mais le contexte rend souvent la réalisation des nombreux projets très difficiles. »

La nature même du festival, par sa double mission, contribue à nuire à l’expansion de l’événement, poursuit M. Boucher. « Certains bailleurs de fonds jugent que l’événement est davantage un festival culturel et festif et refusent de lui accorder des subventions en lien avec sa mission de sensibilisation environnementale, alors que d’autres organisations accusent le festival d’être trop politisé, ce qui les empêche de lui accorder des fonds pour soutenir sa mission de développement culturel en région. »

Le festival souhaite être le plus autonome possible en ce qui à trait à son financement, mais à quel prix ? « Plusieurs événements similaires sont financés à hauteur de 50 % et même plus alors qu’Échofête ne reçoit qu’autour de 30 % du revenu global en fonds public. »

Échofête tiendra son assemblée générale annuelle le mardi 3 décembre prochain, moment choisi idéal pour statuer sur son avenir.

302H48 – Échofête – Maxime Boucher
Maxime Boucher, président du festival Échofête de Trois-Pistoles.
Photo : Hugues Albert