Novembre, mois des brumes, novembre gris, milieu de l'automne, entre octobre où traînent encore des restes d'été, des restes de beauté, et décembre froid, blanc, mais sublimé par la magie de Noël et le solstice où le jour recommence à gagner sur la nuit.
Novembre, triste novembre, mois des morts et des fantômes...
Comment survivre à novembre? Ah! Si j'étais un ours, ou une humble marmotte, je chercherais mon trou, mon antre, mon terrier, et j'irais m'endormir pour quelques mois. J'hibernerais à l'abri des vents et du froid, indifférent au verglas et à la glace, indifférent aux folies des humains qui s'obstinent à vouloir vivre l'hiver au même rythme que l'été. J'irais rêver pendant toute une saison, oubliant la politique et l'économie, les tristes téléromans et les Olympiques.
Mais je ne suis ni un ours ni une marmotte. Il me faudra traverser novembre encore une fois, puis le reste de l'hiver, les vents et le froid, la glace et le verglas, attentif à la vie de mes semblables. Je ne suis qu'un humain comme les autres, je dois vivre mon âge saison par saison, en essayant de tirer le meilleur de chaque instant, de chaque heure, de chaque jour.
Déjà nous dépassons la moitié de novembre... Chaque jour, chaque heure, chaque instant nous rapproche du solstice où le jour va recommencer à gagner sur la nuit. Presque toujours, l'hiver est moins pénible que nos craintes. Il y a dans l'hiver d'incroyables beautés, il y a des moments de profonde sérénité.
En ce novembre gris, je pense aux mots de St-Exupéry : « Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles, si je veux connaître les papillons ». Et quand viendra la première neige (ce soir peut-être?) je me rappellerai les mots de Tristan Bernard : « Nous vivions dans l'angoisse, désormais nous vivrons dans l'espoir ».
Déjà nous avons dépassé la moitié de novembre. Clignons des yeux, ce sera Noël. Un soupir et l'an nouveau viendra comme une promesse, le temps de nous retourner et février courra vers mars.
Dans le secret de leurs cocons, les chenilles engourdies tissent leurs ailes de papillons...
Une petite énigme qui s'accorde bien avec le texte qui précède. Je ne pense pas qu'elle vous résistera longtemps...
UN
Mon premier est celui de Marie.
Mon deuxième n'avance pas...
Mon troisième peut être Claudine.
Mon quatrième est une reste peu ragoûtant.
Mon tout est un bien triste sentiment...
Et puis une autre pour ceux qui pensent avoir un conseil à me donner, peut-être...
DEUX
Mon premier est un petit morceau de légume.
Mon deuxième est peut-être en montagne.
Mon troisième est une mesure.
Mon tout commence bien des fuites...