Je regarde le fiasco bloquiste et libéral. Triste, pathétique même. Pourquoi? Parce que cette élection a été voulue et déclenchée principalement par ces deux partis politiques qui sont aujourd'hui pratiquement rayés de la carte électorale. Comment être l'artisan de son propre malheur.
Je me rappelle encore un gazouillis du libéral Denis Coderre. Un petit message de moins de 140 caractères lancé sur la planète Twitter alors que le gouvernement venait d'être défait : « Que la bataille commence! »
Ouch!
Alors, voilà le résultat. On ne voulait plus de ce gouvernement conservateur que l'on disait obtus, borné et sourd. Malgré des sondages peu favorables, Michael Ignatieff se disait persuadé de convaincre les Canadiens qu'il était l'homme de la situation. Ça ne vous rappelle pas le personnage d'Iznogoud qui voulait « devenir calife à la place du calife »? Comme dans la BD, l'histoire se termine mal pour le grand vizir libéral.
Donc, c'est fait. Nous avons voté. Résultat : il n'y a plus de gouvernement conservateur minoritaire. Z'êtes heureux maintenant? Je sais bien, vous ne l'êtes pas. Moi non plus.
Un vieux sage m'a déjà expliqué que le mépris n'a d'égal que le cynisme. Lundi soir, les deux se sont exprimés. Les Québécois ont tourné le dos à deux partis avec lesquels, traditionnellement, ils ont démontré le plus d'affinité. Mépris et cynisme. Tu sais, quand tu en as marre.
Un autre exemple peut-être? Je recopie ici un gazouillis de la dernière heure qui m'a fait sourciller. La candidate défaite du Bloc québécois, Nathalie Arseneault, a re-tweeter ce petit message « Le parti choisi par les qcois célèbre en anglais à Toronto en brandissant des drapeaux à l'effigie de la feuille d'érable ». Le drapeau du pays où vous vous proposiez de siéger à son parlement, madame, est un unifolié orné d'une feuille d'érable.
Voilà pourquoi je suis l'incarnation même du cynisme quand vient le temps de poser un regard sur la politique. Ras le pompon de ces balivernes à la noix. À regarder les résultats au Québec, je ne suis pas le seul . La Belle Province a simplement choisi de rejeter les valeurs de droite de Harper, tout en gardant en mémoire le scandale des commandites. Quant au Bloc, cette gifle est celle d'une population qui s'est sans doute dit qu'Ottawa n'était pas le meilleur endroit pour envoyer des souverainistes qui ne veulent pas le pouvoir. Restait Jack.
Bonne chance au Parti conservateur et au Nouveau parti démocratique, à Bernard Généreux (PC) et à Guy Caron (NPD). Vous avez quatre ans pour faire vos preuves. Petit conseil, n'oubliez pas que vous représentez tous les Canadiens, ce qui inclut aussi, les cyniques à la mémoire longue.
Il est 2 h du matin, je suis crevé. Je ferme l'ordinateur. Avant de dormir ce qu'il me reste de nuit, je vais sortir prendre un bol d'air. Il y a ce soir, un parfum qui flotte dans l'air, comme un zeste d'orange, non? Cynique je vous dis.