Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un scandale religieux, mais d’une histoire de houblon et peut-être même de fausse représentation. Une histoire de faux saints, mais qui ne devrait pas inquiéter outre-mesure Pamela Anderson. Celle-là était facile, je sais.
Jeudi soir dernier, je suis dans une épicerie et je me retrouve dans la section des bières. Personnellement, j’affectionne les bières belges et hollandaises (sans oublier les françaises) et les bières des microbrasseries québécoises. Les grands monopolistiques canadiens de la bière me laissent plutôt froid, simple question de goût. Bref, je vois des caisses de St-Urbain, blonde, rousse et au miel. Intéressant, je ne connais pas ces produits. Dans le doute, je me suis abstenu et j’ai choisi une bière brune. Curieux de nature, j’ai voulu en savoir plus sur cette St-Urbain (Bière de spécialité Oland) joliment emballée. Ça me rappelle la St-Ambroise que j’aime bien. Vive Internet. En moins de deux, me voilà sur Google avec mes questions. Bingo, je trouve le pot-aux-roses! La St-Urbain est une bière… Labatt.
Je ne vous cacherai pas ma déception de voir InBev, à qui Labatt appartient et qui est le plus grand brasseur de la planète venir concurrencer tous ces petits brasseurs québécois. InBev résulte de la fusion de Interbrew (Belgique) à qui Labatt appartenait et de AmBev, brasseur brésilien. Voilà donc devant quoi des microbrasseurs comme Les Brasseurs du Nord (Boréale), les Brasseurs RJ (Cheval blanc, Belle-Gueule), la Brasserie McAuslan (Griffon, St-Ambroise) et de nombreux autres doivent se battre.
Franchement, de la part de Labatt, je trouve ça cheap. En plus, quand on voit sur le carton « Une bière de chez nous », je me demande bien où c’est le « chez nous » car aucune indication de lieu n’y figure. Déjà que Molson nous avait fait le coup avec sa Rickard’s. Tient, pour le plaisir, ce soir, j’ouvrirai une bière de la Brasserie Breughel (de Saint-André-de-Kamouraska), une VÉRITABLE microbrasserie artisanale dont les recettes sont en constante évolution. Enfin bref, une histoire de faux saints où j’ai eu l’impression qu’on me prenait pour un « gros toton ». Et pour ceux qui aiment la St-Urbain, y a pas de mal. C’est la mise en marché qui est déplorable.
LA MEILLEURE AU MONDE
Alors que je cherchais à valider l’information concernant la St-Urbain, j’apprend que la bière « Fin du monde » de la brasserie Unibroue a été sacrée « La meilleure bière au monde » lors du World Beer Cup 2008 qui s’est déroulé le samedi 19 avril à San Diego (Californie). Bravo! C’est dans la catégorie « Bière forte de type belge » que la Fin du monde s’est illustrée. À déguster d’urgence donc, mais attention, en petite quantité, car ne l’oublions pas, elle affiche 9 % d’alcool à l’étiquette quand même! Bref, je me réjouis de cette bonne nouvelle pour une bière qui a été élaborée au Québec avant qu’Unibroue ne soit achetée en 1994 par Sleeman Breweries pour la somme de 36,5 M$ (snif snaf snouf).
À votre santé!
François Drouin