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Le politiquement correct

durée 19 août 2013 | 14h17
François Drouin
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
François Drouin

Dans notre société où tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau, les handicapés sont maintenant des personnes à mobilité réduite, les sourds des malentendants, les aveugles des non-voyants et les impuissants des dysfonctionnels érectile, voilà que l'on fait maintenant des débats sur une législation portant sur l'euthanasie sans employer le mot.

  >> À lire : le texte de mon collègue Mario Pelletier

Regardez les nouvelles, web-journaux-radios-télés, aucun politicien ou attaché politique n'emploiera le mot. Et pourtant, le Québec s'apprête à légiférer sur la question. Une question de société, une question aussi importante que le droit à l'avortement. Bah, me direz-vous, on a bien fait deux référendums sur l'indépendance du Québec sans écrire le mot « indépendance » et où le mot « souveraineté » a été totalement noyé dans la question-fleuve du premier référendum.

Aveugle, sourd, gros (obèse), nain, vieux, impuissant, pauvre, avortement, euthanasie... Ces mots souffrent d'une connotation négative et sont de facto mis à l'index des relationnistes bien vaillants. Foutaise.

La société se veut une boule de ouate, et il m'arrive de croire que ce n'est pas pour nous protéger, mais bien nous endormir. Ma grand-mère est sourde. Qu'on la décrive comme malentendante lui fait une belle jambe, elle ne l'entendra pas plus. La chanson Les Vieux de Jacques Brel, va-t-on devoir en changer le titre pour « Les Gens du Troisième Âge »?

Alors EU-THA-NA-SIE, qu'en fait-on comme société? Comment peut-on encadrer juridiquement le fait de provoquer une mort « douce » qui serait pratiqué par un médecin d'un individu souffrant d'une maladie incurable, une maladie qui lui inflige des souffrances, qu'elles soient morales ou physique, intolérable?


 

commentairesCommentaires

2

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  • J
    JoJo
    temps Il y a 10 ans
    Beau texte qui apport la réflexion.

    Avez-vous déjà côtoyé des gens en fin de vie? Si oui, vous avez surment déjà étendre la phrase qu'ils disent tous:"...j'suis fatiguer de me battre...le médecin peut-il me donner la pillule pour mourir?"

    Essayer de soulager les douleurs attroces que ressente ces patients en fin de vie pour ceux qui n'accepte pas de les voir "partir", es-ce une belle qualité de vie?

    Cesser les traitements de soins d'un patient a sa demande, n'es-ce pas un moyen "détourné" de l'euthanasie? C'a "passe" mieux?

    Pour ma part, oui a l'euthanasie dans un projet de loi bien légiféré et encadré afin de permettre aux malades en phase terminal d'avoir une fin de vie respectueuse...

    Si j'ai a être atteint d'une maladie incurable, je souhaite pouvoir mettre fin à mes souffrances lors que je serai "tanné de me battre"...
  • FD
    François Drouin
    temps Il y a 10 ans
    Merci. J'ai accompagné mon grand-père paternel jusqu'à la toute fin. Un cancer généralisé. Je l'ai vu arracher son soluté, ses tubes respiratoires, en gémissant. En guise de « calmant », il avait alors droit à une bonne dose de morphine. Il sombrait, comme K.O., mais je voyais bien sur son visage, les signes d'une terrible souffrance. J'ai été opéré l'automne dernier. Mon état, m'a-t-on dit, était critique. De la morphine, j'y ai eu droit avant l'opération. Ça ne faisait pas moins mal, c'est plutôt mon état de conscience qui s'en trouvait plus engourdi, non pas la douleur. Et ce n'était pas un cancer généralisé... Je refuse de vivre ce qu'on lui a fait vivre. Condamner à souffrir sans pouvoir retirer aucun des bienfaits que peut nous offrir la vie, sans même possibilité d'en jouir. Il faut savoir, dans un cadre légal et stricte, tirer sur la « plogue » lorsque la personne le demande.