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L'immigration... une migraine lancinante qui persiste dans le temps

durée 13 février 2023 | 09h11
Pierre Lachaîne
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Lachaîne

On parle beaucoup d’immigration par les temps qui courent. Certains y voient une piste de solution pour jeter du lest à la pénurie de main-d’œuvre alors que pour d’autres, il s’agit plutôt d’une menace à l’équilibre social.


Est-ce que l’immigration peut devenir un remède au manque de ressources humaines qui frappe à tous azimuts l’ensemble des secteurs de l’économie? Honnêtement, je ne sais pas et ce ne sera pas l’essence de mon propos.


L’augmentation constante du nombre de demandeurs d’asile semble directement reliée aux changements climatiques. En plusieurs endroits sur la planète, la vie est devenue difficile : inondations, incendies de forêt, canicules prolongées, périodes de froid intense, etc. Au-delà de 100 000 demandeurs d’asile durant la dernière année au pays. Rappelons qu’une personne présente une telle demande parce qu’elle a des raisons de croire que sa vie est menacée par des conditions climatiques extrêmes, par des régimes totalitaires, par une pauvreté chronique ou une combinaison de ces facteurs. Je me souviens d’avoir évoqué le cas de ces immigrants en provenance du Venezuela qui devaient traverser le Darién Gap, une forêt tropicale marécageuse située entre la Colombie et le Panama. Cette bande de terre d’environ 165 km de long sur 50 km de large est infestée de serpents, d’araignées et de mille-pattes tous plus venimeux les uns que les autres. Si par miracle vous échappiez à ces pièges, vous seriez rattrapés par les bandes armées qui y sont présentes.


Le désespoir plus fort que la peur…


Imaginez un peu à quel niveau de désespoir ces gens en sont rendus pour se lancer dans un périple pareil. Depuis des décennies, il ne se passe pas une année sans que des centaines de personnes perdent la vie en tentant de traverser la Manche ou la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Encore là, le désespoir semble à la base de la témérité.


Que ce soit par le chemin Roxham, par avion ou autrement, les demandes d’asile vont augmenter. Tous les pays y sont exposés, ce qui représente un problème délicat pour tous. Nos voisins du sud ont une façon bien à eux de tenter de trouver des solutions. Les républicains des États du sud envoient des autocars remplis d’immigrants en direction des États démocrates du nord. Nous apprenions récemment que l’État de New York fournissait des titres de transport par autocar vers Plattsburgh située rappelons-le à environ 45 km du chemin Roxham.


Au Québec, la plupart des grandes villes sont aux prises avec un déficit de logements abordables et même dans plusieurs cas, elles font face à une crise du logement, en d’autres termes pas de logement du tout. Nous venons de traverser une période de froid intense qui nous a fait réaliser à quel point la situation était difficile pour les sans-abris.


Par conséquent, ces nouveaux arrivants représentent un défi logistique de tous les instants. Le logement est évidemment au cœur des préoccupations mais n’oublions pas que ces gens ont besoin d’un travail. Ils ont donc besoin d’un permis de travail et avec les dédales bureaucratiques, c’est bonjour la patience.


Des employeurs ou des agences ou leurs représentants tentent de profiter de ces gens en leur offrant des conditions de travail et des salaires de misère. L’homme est un loup pour l’homme.
Il nous faudra donc redoubler d’ardeur pour enfin comprendre que le futur devra être fait de compassion et de l’amour de l’autre. Remplacer « l’autre c’est l’enfer » par « l’autre c’est une partie de moi-même ». Je sais, il n’y en aura pas de facile mais quelle autre option aurons-nous? La barbarie n’est jamais bien loin. Prendre soin de l’autre, voilà l’alternative à la barbarie.

 

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