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Bonne année 2023

durée 15 janvier 2023 | 09h10
Pierre Jobin
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Jobin

En ce début d’année 2023, je nous souhaite de retrouver confiance : confiance dans l’avenir, mais surtout confiance dans notre capacité d’agir, de prendre soin de nous-même et des autres, de construire une société juste et inclusive dans un environnement durable.

J’ai retrouvé dans un cahier de notes cette vieille citation du jésuite Guy Paiement prise je ne sais plus où : « La citoyenneté commence quand des personnes refusent la fatalité et acceptent de répondre de leur vie, de leur milieu et de ce qui sera légué aux générations futures. »

Refuser la fatalité tout en sachant bien que sur notre route vont se dresser de nombreux obstacles, que notre action devra se heurter à de nombreuses résistances, que notre volonté de changement et de progrès nous fera peut-être passer pour des rêveurs, des idéalistes et des chasseurs de licornes.

Dans un texte qui date d’environ 55 ans, Ivan Illich nous appelait à célébrer et à vivre un changement plutôt qu’à faire une confiance aveugle à la technique.

« Je vous appelle, nous sommes nombreux à vous appeler, certains que je connais et d’autres que je ne connais pas, nous vous appelons :

- À célébrer ce pouvoir que nous avons ensemble de subvenir à nos besoins, qu’ont tous les êtres humains de se nourrir, se vêtir, s’abriter afin qu’ils se réjouissent d’être en vie;

- À découvrir, ensemble et avec nous, ce que nous devons faire pour mettre la puissance de l’homme au service de l’humanité, de la dignité et de la joie;

- À être conscient et responsable de votre capacité personnelle d’exprimer vos sentiments véritables et de nous rassembler tous ensemble dans leur expression. » (1)

Je nous souhaite une année 2023 où nous affirmerons notre confiance dans notre action personnelle et collective, où nous aurons appris que les changements les plus profonds, les plus bénéfiques et les plus durables ne proviennent pas de la technologie, mais avant tout de nous-même et de la société dans laquelle nous vivons.

Dans les années 80, Margaret Thatcher a popularisé le slogan suivant : « There is no alternative (TINA – Il n’y a pas d’alternative). C’est la maxime d’un capitalisme rigide, d’un libéralisme économique intransigeant qui ne veut absolument pas nous voir penser en dehors du cadre. Il n’y a rien de plus faux. Il y a toujours une alternative. Ce qui nous manque, c’est la volonté politique, la décision collective de changer l’intolérable.

La pauvreté, la misère, les immenses écarts de richesse, toutes ces réalités ne sont pas des fatalités. Elles sont le résultat de règles socio-économiques qui favorisent indûment une petite minorité d’individus au détriment des autres.

Le réchauffement de la planète, la destruction de notre environnement et la disparition de trop nombreuses espèces ne sont pas non plus une fatalité. Elles sont aussi le résultat de nos modes de production industrielle et de notre société de consommation.

Que l’année 2023 nous redonne le droit de rêver et d’agir pour la réalisation de ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain.

Par Pierre Jobin

(1) Ivan Illich, Libérez l’avenir, Édition du Seuil, 1971, page 13-14.

 

commentairesCommentaires

1

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  • ÉV
    Éliane Vincent
    temps Il y a 1 an et 3 mois
    Monsieur Jobin, vous me faites du bien.

    Au point où l'humanité est rendue, les utopistes sont ceux qui pensent que tout va bien aller en continuant à faire ce qui fait que tout va mal.

    Aux amateurs de licornes, je dis d'être fiers d'en être. Ce monde est à changer, et les pelleteurs de nuages finiront bien par touver le soleil, en dessous...