Justine Pelletier, la petite Guerrière
Justine Pelletier fait cinq pieds et deux pouces et 125 livres. Rien pour faire peur, penserez-vous, sauf qu’elle occupe la position la plus difficile au football. Celle où les bonnes décisions et une bonne exécution des jeux doivent aller de pair pour connaitre du succès, où le leadership et la personnalité doivent primer au sein du groupe. Justine allie toutes ces qualités essentielles.
Comment et pourquoi le football?

Photo : Hugues Albert
Née à Gatineau et arrivée à Rivière-du-Loup en 2004, Justine, 16 ans, termine ses études secondaires cette année. Elle s’adonne au football depuis son secondaire 2. D’abord avec les Guerriers benjamins puis avec la « grosse équipe » depuis 2010. Et jamais ailleurs qu’au poste de quart arrière! « Je pouvais jouer aussi comme receveur de passes, mais c’est comme quart-arrière que je voulais évoluer. »
Elle raconte que c’est son frère ainé Simon qui l’a entrainée dans le sillon du football. Il jouait pour les Guerriers, maintenant avec les Pionniers du Cégep de Rimouski. « Il m’a montré à lancer le ballon. J’allais le voir jouer, j’aimais le jeu et ma mère m’a poussée à embarquer. »
Son entraineur Audrey Bouchard n’a que des éloges à formuler à propos de sa quart-arrière, indiquant que c’est un fait unique au Québec de voir une demoiselle à cette position. Le talent y est, c’est certain, sinon elle ne chausserait pas de si grands souliers!
Elle dit préférer le football de la NFL à celui de la LCF, ce même si elle accorde un certain intérêt aux Alouettes.
Son idole : Peyton Manning, des Broncos, suivi de près par Drew Brees, des Saints. Elle raconte avoir beaucoup apprécié la venue à Rivière-du-Loup de Samuel Giguère, des Tiger Cats de Hamilton, au printemps dernier. « Il a avivé ma passion pour le football. »
Et son intégration au sein des Guerriers?
« Les gars me taquinent mais je les connais et je sais qu’il n’y a rien de méchant. Je n’ai eu aucune difficulté à prendre ma place dans l’équipe. »
Et le football? « C’est un jeu d’équipe qui permet de développer un esprit d’appartenance, de créer des liens. Tous sont acceptés peu importe le poids ou la grandeur. C’est aussi un sport de logique, où il y a de l’action, et qui fait monter l’adrénaline. »
Justine joue aussi au basketball et elle a pratiqué la gymnastique pendant sept ans… jusqu'à ce qu’elle découvre le football. Maintenant que sa carrière est terminée au niveau scolaire, que projette-t-elle? « Je veux étudier l’an prochain en technique de réadaptation physique à Québec et ensuite faires des études universitaires pour enseigner en éducation physique. C’est certain que j’aimerais continuer à jouer au football, mais comme il n’existe pas de réseau féminin à Québec, seulement à Montréal, je vais regarder du côté du rugby ou du football aux drapeaux (flag football). »
La victoire au Bol d’Or va marquer l’histoire des Guerriers, clame-t-elle. « J’en suis très fière. Nous sommes allés au Pub O’Farfadet, samedi soir dernier, à notre retour, et les coachs nous ont accueillis avec un superbe buffet et des cadeaux. »

Photo : Hugues Albert
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