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Trente-six mois de prison pour avoir mis le feu à une résidence de Rivière-du-Loup

durée 27 mars 2019 | 14h10
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    L’incendiaire de la rue Témiscouata à Rivière-du-Loup, Sony-Yves Garneau, a été condamné le 27 mars à purger une peine de détention de 36 mois pour avoir déclenché un incendie criminel mettant la vie d’une personne en danger. L’une des victimes de ce crime, Aline Dubé Dionne, a livré un vibrant témoignage énumérant les innombrables impacts que cet incendie allumé par Garneau a eus sur sa vie.

    À son arrivée dans le box des accusés, Sony-Yves Garneau a salué la victime, avant de se retourner, souriant, en direction du juge pour écouter les procédures judiciaires. La procureure de la Couronne, Me Lili Anne Laforest, et l’avocat de la défense, Me Yves Desaulniers, ont présenté une suggestion commune comprenant une peine d’emprisonnement de 36 mois, accompagnée d’une probation de trois ans. Étant donné le temps déjà purgé en détention préventive par l’accusé, il restera encore 14 mois et 12 jours derrière les barreaux.

    «Il va sans dire qu’il s’agit d’offenses très graves au sens du Code criminel qui ont été dévastatrices et catastrophiques quant aux conséquences des personnes qui les ont vécues (…) Le ministère public l’a souligné, la peine qui est généralement imposée en matière pénale est une réparation à la société, mais ça répare rarement les torts qui sont faits aux individus et toutes les conséquences psychologiques qui suivent un tel trauma», a expliqué le juge Gabriel de Pokomandy.

    TRAME FACTUELLE

    Le premier témoin à arriver sur les lieux de l’incendie dans la nuit du 6 novembre 2012,  Alexandre Collin, a frappé à la porte de la résidence pour avertir les occupants d’un incendie qui faisait rage. C’est à ce moment qu’il est entré en contact avec Aline Dubé Dionne.

    À 0 h 19, elle a contacté les services d’urgence pour rapporter un incendie à sa résidence située au 126, rue Témiscouata à Rivière-du-Loup. Son mari, Romain Dionne, était alité et dans l’incapacité d’évacuer les lieux. Une bonbonne de propane de 200 litres située près du foyer de l’incendie laissait présager le pire. Maxime Tardif, un chauffeur de taxi qui circulait dans les environs, a aidé M. Collin et un policier arrivé sur place à sortir le mari d’Aline Dionne Dubé de la maison in extremis.

    L’enquêteur affecté au dossier a retrouvé sur les lieux des bidons de plastique qui avaient été remplis d’essence, un sac à dos ainsi qu’un mégot de cannabis. Il a conclu qu’il s’agissait d’un incendie criminel qui avait débuté sous la galerie en bois de la résidence. Aucun des témoins n’a vu Sony-Yves Garneau sur place. Deux autres locataires ont été affectés par l’incendie et ont tout perdu, dont un qui a dû être secouru par les pompiers après s’être réfugié sur le toit de la résidence. Le second était au travail au moment du crime.

    Après une enquête de six ans, le dossier s’est dénoué le 18 janvier 2018 grâce à une déclaration offerte par un témoin qui avait recueilli les aveux de l’accusé.

    TÉMOIGNAGE D’UNE VICTIME

    Pendant une dizaine de minutes, Aline Dubé Dionne a lu devant le juge une lettre révélant les impacts de cet incendie sur sa vie. «Ces trois bons samaritains, M. Alexandre Collin, mon ange, mon héros, sans lui je ne serais plus ici, M. Tardif ainsi qu’un policier, ont réussi à extirper mon mari de son lit et à le sortir à l’extérieur, le coucher de l’autre côté de la rue. À ce moment, la température était de -12 degrés (…) si ce n’eut été d’eux, nous aurions brulé dans la maison, quelle horreur. Quand j’y pense, je me mets à trembler et je pleure», a-t-elle raconté, la voix nouée par l'émotion.

    Son mari est décédé quelques mois plus tard à la suite de complications pulmonaires. La maison a dû être démolie à la suite de l’incendie. Ils ont tout perdu. «C’est un drame dont le souvenir vient souvent me hanter, j’entends le bruit des vitres qui éclatent (…) Sony-Yves Garneau a détruit ma vie en mettant le feu à notre maison.»

    À la toute fin de sa lettre, elle a laissé le sort de l’accusé entre les mains de la justice. «Elle a fait le tour des victimes affectées par le crime de M. Garneau. Je pense que ça démontre une écoute de la cour. Le juge a été très attentif et a repris les paroles de la dame qui démontraient de toute évidence ce qu’elle avait vécu», a commenté la procureure de la Couronne, Me Lili Anne Laforest.

    Le plaidoyer de culpabilité de Sony-Yves Garneau, ainsi que la sentence de 36 mois qui lui a été imposée viennent clore un dossier qui datait de maintenant plus de sept ans.

     

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