Tentative de séduction du vote étudiant au Cégep de Rivière-du-Loup
Les candidates et candidats de la circonscription de Rivière-du-Loup - Témiscouata avaient l’occasion de s’adresser à la communauté étudiante du Cégep de Rivière-du-Loup, ce jeudi 15 septembre, dans le cadre d’une joute électorale intitulée «120 minutes avec les candidats». Une formule qui, bien qu’elle n’ait pas poussé à la confrontation et au débat, a été appréciée par les personnes présentes.
Cette initiative, à laquelle tous les candidats et candidates ont accepté de prendre part, s’alignait avec la mission éducative du Cégep de former des citoyens éclairés et capables de pensée critique. Elle visait aussi, naturellement, à offrir aux étudiants un contact plus privilégié avec les aspirants députés et à les écouter sur des questions et des enjeux qui les préoccupent.
Amélie Dionne (CAQ), Louis Bellemare (PLQ), Myriam Lapointe-Gagnon (QS), Louise Moreault (PCQ) et Félix Rioux (PQ) ont tour à tour répondu à des questions portant sur sur l’économie, l’éducation, l’environnement, la santé, les services publics et la société. Pour M. Bellemare, il s’agissait d’une première apparition publique depuis l’annonce de sa candidature.
Élaborées à la suite d’une consultation de la population collégiale, les questions préparées ont laissé place à des questions en rafales d'étudiants, en fin de séance. Même si chaque candidat avait un total de 4 minutes sur les thèmes choisis, les échanges n’ont pas laissé place au débat.
Myriam Lapointe-Gagnon a été l’une des seules à piquer certaines de ses adversaires de façon indirecte. Elle a notamment mentionné, en faisant référence à la CAQ, qu’un parti qui propose la construction d’un 3e lien routier entre Lévis et Québec perd de la crédibilité en matière d’environnement. Elle a aussi soulevé des critiques quant aux propositions conservatrices au sujet de la gestion du système de santé et de l’exploitation des hydrocarbures.
FORMULE APPRÉCIÉE
Au terme des 120 minutes, les étudiants et étudiantes rencontrés avaient de bons mots pour l’activité. Les personnes présentes – elles étaient plus de 200 réunies au café étudiant – ont apprécié le respect entre les candidats et candidates, bien qu’ils proposaient parfois des idées bien différentes.
«J’ai trouvé que c’était vraiment intéressant, surtout pour ceux qui ne suivent pas trop à la politique», a souligné Héloïse de La Sablonnière, une élève de 2e année en en Arts, lettres et communication.
«Il y avait quelque chose d’humain. Ce n’était pas agressif, moins dans la confrontation. Ça nous a permis de mieux connaître les candidats, de voir leur énergie», a complété son amie, Allyson Caron-Pelletier.
QS EN TERRAIN CONQUIS
Si tous les candidats ont vu leurs interventions être applaudies plusieurs fois, la candidate de Québec solidaire, Myriam Lapointe-Gagnon, est celle qui a probablement reçu les encouragements les plus positifs.
Une douzaine d’étudiants interrogés au hasard après l’activité n’ont d’ailleurs pas caché avoir un faible pour le programme solidaire. Ce n’est pas une surprise, puisque les jeunes occupent une place centrale dans les aspirations de la formation de gauche qui place la gratuité scolaire, la crise climatique et l’accès au logement dans ses priorités. Le parti obtenait d’ailleurs 36% des intentions de vote des 18-34 ans, selon un sondage Léger publié juste avant le déclenchement de la campagne.
«C’est la question de l’environnement, oui, mais je trouve [que les solidaires] ont aussi une meilleure conscience des enjeux sociaux. Quand j’entends des chefs de partis dire que la crise climatique n’est pas à prioriser, ou encore que le racisme systémique n’existe pas, ça ne me rentre pas dans la tête», a partagé Marie Lemieux, une étudiante de 2e année en Gestion et intervention en loisir.
«J’ai pas envie de devoir expliquer à mes enfants plus tard pourquoi je les ai laissés tomber pour avoir plus d’argent dans mes poches», a-t-elle ajouté.
Un point de vue partagé par ses amies Amélie Grondin et Alison Guay. «J’ai aussi aimé son discours sur les CPE et les garderies en milieu familial. C’est vraiment compliqué et il faut pratiquement prévoir deux ans à l’avance pour avoir un enfant. C’est quelque chose qui peut être amélioré et je trouve ça intéressant», a déclaré Amélie, ajoutant que Myriam Lapointe-Gagnon connaissait ses dossiers, mais qu’elle présentait aussi une belle spontanéité.
Cédric Mailloux, enseignant du cours l’ABC de la politique (sciences humaines) et modérateur de l’activité s’est dit très fier de la participation des étudiants et du succès rencontré par la joute électorale.
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