«Il en va de la survie de la nation»
Le Parti Québécois (PQ) se désole de constater le blocage du fédéral face à la demande de la Coalition Avenir Québec (CAQ) de maîtriser l’ensemble des pouvoirs en immigration au Québec, et considère que ce n’est pas avec des députés de plus que le parti convaincra son vis-à-vis fédéral. Selon le PQ, les motions unanimes adoptées par l’Assemblée nationale qui ont été ignorées par le gouvernement fédéral ne se dénombre plus. Le parti croit qu’en faisant du fédéralisme canadien sa ligne officielle et son horizon indépassable, la CAQ ne s’assure que d’une chose : cultiver l’absence de rapport de force avec le fédéral.
Rappelons que le 24 mai dernier, le gouvernement a adopté la loi 96 sur le français, langue commune et officielle du Québec en la présentant comme «une réforme légitime et essentielle à la pérennité de la langue française». C’est quelques jours plus tard, le 29 mai, que François Legault a réclamé du gouvernement fédéral la maîtrise de l’ensemble des pouvoirs en immigration au Québec, en invoquant qu’il s’agit d’une «question de survie pour la nation». Dans les jours suivants, le gouvernement fédéral a refusé formellement, et ce, à plusieurs reprises. Le Parti Québécois avance qu’ainsi, selon la logique de François Legault, la nation ne pourra pas survivre à ces refus répétés, et il en sera de même inévitablement pour sa langue.
La semaine dernière, le rapport de Statistiques Canada a permis au PQ de constater, encore une fois, le recul du français non seulement au Canada, mais aussi au Québec même. D’après le parti, demeurer au sein de la fédération canadienne, c’est accepter que le déclin du français soit programmé.
Le Parti Québécois indique qu’il est le seul parti qui souhaite étendre les dispositions sur la langue d’enseignement de la Charte de la langue française aux cégeps. Plusieurs démographes indiquent qu’il s’agit là d’une condition essentielle à la survie de la langue. Le 14 avril dernier, Roch Tremblay, ex-directeur général du Collège Ahuntsic, affirmait que «les cégeps anglophones sont un accélérateur à l’anglicisation». De plus en plus d’experts et de groupes ont aussi réclamé l’application de cette mesure, dont le Regroupement pour le cégep français. Il est à l’origine de l’adoption de cette position par 38 syndicats d’enseignants des cégeps publics au Québec, et par plusieurs syndicats de professionnels et d’employés de soutien.
Pour Michel Forget, Candidat du Parti québécois Côte-du-Sud, ce dossier est primordial : «Je suis fier que ce soit au Cégep de La Pocatière que cette position ait été adoptée en premier. C’est ici que tout a commencé ! Je suis également fier d’avoir obtenu l’appui, dans la présente campagne électorale de Jean-François Vallée, un des principaux acteurs à l’origine de ce mouvement».
Pour Jean-François Vallée, cette question est vitale pour l’avenir du réseau des cégeps français. Il est convaincu qu’il faut «cesser de financer avec nos propres taxes et impôts le déclin du réseau français au profit du réseau anglais. La taille de ce dernier atteint plus du double du poids démographique des Anglo-Québécois, tant et si bien que de plus en plus d’enseignants francophones enseignent en anglais à des étudiants… francophones !»