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Vues dans la tête

Tisser les liens de famille du cinéma québécois

durée 14 février 2025 | 13h31
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le festival de cinéma Vues dans la tête de Sophie Deraspe s’est ouvert le 13 février. Des créateurs et créatrices du milieu cinématographique convergent au centre-ville de Rivière-du-Loup, à l’invitation de la cinéaste, afin d’échanger sur leurs œuvres et de faire découvrir leur passion pendant quatre jours.

    Tête d’affiche de la 13e présentation de l’événement, Sophie Deraspe, native de Rivière-du-Loup, connaît l’existence de Vues depuis sa toute première édition en 2013 avec Hugo Latulippe. «Je vois ça comme un privilège de pouvoir inviter des créateurs, certains que je connais depuis longtemps avec qui j’ai collaboré, et d’autres dont je suis admirative du travail, sans les connaître beaucoup», explique la cinéaste.

    Son plus récent film, «Bergers», a remporté le prix du meilleur film canadien au TIFF en septembre 2024. Pour établir la ligne directrice de la programmation qu’elle a concoctée, Sophie Deraspe a choisi des œuvres parfois exigeantes, avec de grandes qualités narratives et artistiques. «J’invite les gens à voir des films qui ont une certaine exigence, qui nécessitent un gros travail de gens très talentueux.»

    Le festival Vues offre aussi une occasion de faire des découvertes dont «Une langue universelle» de Matthew Rankin, «Le plein potentiel» d’Annie St-Pierre et «Comme le feu» de Philippe Lesage, tout en étant entouré de nombreux artistes du milieu du cinéma québécois, directement à Rivière-du-Loup, au Bas-Saint-Laurent.

    «Je pense que c’est important de le faire dans des évènements où on est tous ensemble. C’est une expérience différente que de voir un film sur un écran à la maison. L’évènementiel permet d’être curieux, d’aller voir des films qu’on n’aurait pas vus s’ils n’avaient pas été programmés comme cela», constate Sophie Deraspe.

    Elle considère que le cinéma produit par des artistes du Québec est une forme de solidarité et d’enrichissement commun. «Il y a d’autres cultures qui sont beaucoup plus omniprésentes, pensons à la culture américaine […] On le subit fortement ces temps-ci, on en est très conscient. [Le cinéma permet de] refaire des liens avec ce qui est un peu notre famille et de réaliser qu’il y a quelque chose de précieux là à préserver.»

    UNE TOUCHE LOCALE

    Invitée par Sophie Deraspe au festival Vues dans la tête, la réalisatrice originaire de Saint-Pascal Annie St-Pierre se considère choyée de faire partie de ce rendez-vous annuel en 2025. «Comment ne pas tripper sur Sophie? Elle est merveilleuse, une source d’inspiration pour moi […] Elle est une artiste complète. Elle ne vient pas de Montréal, elle non plus, et elle fait sa place. Ça aussi, ça m’inspirait.»

    Ayant grandi à Rivière-du-Loup, Annie St-Pierre s’est improvisée comme guide touristique auprès des autres invités lors de leur arrivée en ville. Elle est d’ailleurs convaincue qu’un événement tel que Vues peut être l’étincelle qui déclenche une passion pour le cinéma.

    «Des fois, on me demande si je pensais devenir cinéaste quand j’étais jeune. Je réponds tout le temps : ben non! Je ne savais pas c’était quoi! On ne peut pas rêver devenir quelque chose qu’on ne connaît pas.»

    Ainsi, le festival de cinéma de Rivière-du-Loup permet de mettre des jeunes en contact avec le cinéma d’ici et les artistes qui le portent. «On peut être né à Saint-Pascal et faire des films, il n’y a pas de problème avec ça, résume-t-elle. En région, on mérite d’avoir ces modèles-là qui viennent nous visiter et nous montrer qu’il n’y a pas de barrière géographique pour faire ce qu’on veut. Il faut juste y aller.»

    Son essai cinématographique documentaire «Le plein potentiel» s’intéresse au phénomène grandissant des coachs de vie et à la quête incessante qui s’y rattache : être soi, en mieux. Il sera présenté à 13 h le samedi 15 février au cinéma Princesse.

    Annie St-Pierre a réalisé une vingtaine de documentaires, dont «Migration amoureuse» et «Fermières». Son court métrage de fiction «Les Grandes claques» avait été présenté en première à Sundance et il avait été nommé dans la courte liste des Oscars en 2021.

    La programmation de Vues compte quatre jours de projections, de grands entretiens et de rencontres, du 13 au 16 février au centre-ville de Rivière-du-Loup. Le grand entretien avec la tête d’affiche, Sophie Deraspe, se tiendra le 16 février à 10 h 30 au Musée du Bas-Saint-Laurent.

    L’horaire complet est disponible au vuesrdl.com.

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