X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Sur les traces de la mémoire seigneuriale du Québec

durée 22 septembre 2019 | 10h29
  • Le 14 septembre se rassemblaient un peu plus de 100 personnes au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli pour assister à la projection du documentaire «La mémoire seigneuriale au Québec : identité et patrimoine», une réalisation de l’historienne et cinéaste Stéphanie Lanthier.

    Le film a été produit au terme d’une recherche d’histoire orale intitulée «Les persistances du monde seigneurial après 1854 : culture, économie, société», menée par Benoît Grenier, historien et professeur à l’Université de Sherbrooke.

    On associe volontiers le régime seigneurial à la période de la Nouvelle-France. On oublie souvent qu’il a été maintenu après la Conquête et officiellement aboli seulement en 1854. Mais sait-on que la propriété et le mode de vie seigneurial ont partiellement survécus bien longtemps après cette date ? «Par l’Acte abolissant les droits et devoirs féodaux dans la Province du Bas-Canada, adopté en décembre 1854, les seigneurs sont indemnisés pour la perte de leurs droits et, surtout, conserveront la pleine propriété des terres non concédées. […] Les censitaires, pour leur part, devront continuer à verser des rentes et la situation ne sera toujours pas réglée en 1935, lorsque le gouvernement du Québec adoptera la Loi abolissant les rentes seigneuriales. Il faudra attendre les années 1970 pour que disparaissent les derniers vestiges des rentes seigneuriales», explique M. Grenier.

    Dans le cadre de ses travaux, l’historien priorise les enquêtes orales, une méthode de travail qui n’est pratiquement jamais utilisée pour des recherches sur les périodes précédant le début du XXe siècle. Cependant, pour Benoît Grenier, rencontrer des témoins vivants porteurs de la mémoire seigneuriale était la clé pour révéler l’existence des persistances seigneuriales au Québec. Ce sont pas moins de 34 individus qui ont été interviewés : descendants et descendantes de familles seigneuriales, propriétaires d’anciens manoirs seigneuriaux, amies et amis des familles seigneuriales, notaires, prêtres, historiens et historiennes, ingénieur forestier sur des terres seigneuriales, etc.

    L’évènement au Musée de la mémoire vivante regroupait une partie de ces témoins et leurs proches. L’occasion de rassembler un nombre important de «familles seigneuriales» était assurément une première, du moins depuis fort longtemps. Le reste de l’assistance était composée de passionnés d’histoire et de personnes qui se sentaient également interpelées par le concept de Mémoire seigneuriale. Plusiuers Québécois se souviennent, par exemple, de leur grand-père qui payait des rentes seigneuriales, ont remarqué la présence de bancs seigneuriaux dans certaines églises ou vivent quotidiennement à proximité d’un ancien manoir seigneurial.

    Par ailleurs, le lieu où s’est déroulée cette rencontre n’a rien d’anodin. D’une part, il allait de soi que le Musée de la mémoire vivante organise cette soirée puisque les entretiens réalisés par le chercheur sont déposés dans la collection du Musée. D’autre part, notons que le lieu lui-même est l’incarnation des persistances seigneuriales au Québec. En effet, le manoir reconstruit en 2008, soit près de 100 ans après son incendie, a été conçu avec les mêmes dimensions volumétriques que l’original. Quant à la mission du Musée, axée sur la mémoire et les mémoires, elle est intrinsèquement liée à l’œuvre littéraire de Philippe Aubert de Gaspé, le dernier seigneur de Port-Joly.

     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    2 mai 2024 | 6h55

    Plus de 76 000 $ amassés à l’Encan du Musée du Bas-Saint-Laurent

    Le Musée du Bas-Saint-Laurent a récolté environ 76 200 $ lors de son 25e encan de financement annuel, qui avait lieu le 21 avril à Rivière-du-Loup. Il s’agit du deuxième plus important montant amassé par l’institution muséale depuis le début de cet événement de financement. Environ 115 personnes étaient présentes afin d’enchérir sur l’une des 64 ...

    1 mai 2024 | 6h01

    Marie Blanc: un spectacle estival à l’identité témiscouataine

    Un nouveau spectacle à l’identité 100 % témiscouataine sera présenté au BeauLieu culturel de Témiscouata-sur-le-Lac pour la période estivale. Du 18 juillet au 10 aout, 12 représentations de «Marie Blanc, une histoire du Témiscouata», sont prévues. La pièce de théâtre mettra en vedette sept acteurs, dont Claudie Lavoie de Pohénégamook. Aux côtés ...

    30 avril 2024 | 15h56

    Les élèves d'Arts-Études présentent «Footloose»

    Sur l’air entraînant de la populaire chanson «Footloose» de Kenny Loggins, les élèves du programme Arts-Études de l’École secondaire de Rivière-du-Loup ont annoncé, ce 30 avril, le thème de leur prochaine comédie musicale. Pas moins de 120 élèves des profils art dramatique, musique, danse et chant fouleront la scène du Centre culturel Berger, les 29 ...