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L’examen de conscience de Gaston Bourdages

durée 10 octobre 2017 | 06h03
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Un rendez-vous avec notre conscience, c’est l’invitation que nous lance l’auteur Gaston Bourdages dans son 4e ouvrage littéraire, «Conscience, en santé ou malade?». Cet ex-détenu s’appuie sur son séjour nécessaire en milieu carcéral à la suite du meurtre de sa conjointe Lorraine Massicotte qu’il a commis le 18 février 1989 afin de lancer une réflexion sur les perversions de la conscience humaine.

    Dans cet ouvrage se trouve également un texte qu’il a transmis à la Commission Charbonneau à propos de la corruption et de la collusion, intitulé «Pourquoi la corruption? Pourquoi la collusion? Causes, incitatifs, origines, racines et conséquences».

    Gaston Bourdages accorde une importance à la responsabilisation de ses actes. «J’avais la maladie ‘’Stacause’’ quand je suis entré en prison. J’avais fait une liste de 32 constats qui ont mené à ce drame, sans le justifier. J’ai reçu l’aide de professionnels en milieu carcéral qui m’ont aidé à prendre conscience de mes actes. Quand on se ramasse en-dedans, c’est que ça va mal à ‘’shop’’», raconte l’auteur. Dans ce 4e ouvrage, il établit un parallèle entre la déshumanisation de la société et la conscience collective qui s’empoisonne.

    Emprisonné derrière les barreaux de prisons autant physique que mentale, il a commencé à rédiger cet examen de conscience dont il ne pouvait s’échapper pour exprimer le non-dit. Gaston Bourdages été incarcéré pendant 25 mois en prison et a eu sa liberté du système carcéro-judiciaire en 1996.

    «Il faut prendre avec un grain de sel ce que je vais vous dire. Rien ne pourra ramener Lorraine. Je vous parle et il y a une absence à côté de moi, ça fait 28 ans», exprime M. Bourdages. Il a plaidé coupable à une accusation d’homicide involontaire et a reçu un diagnostic de psychose réactionnelle brève. 

    La chroniqueuse du Soleil Mylène Moisan, a publié une longue entrevue avec Gaston Bourdages la fin de semaine dernière qui a soulevé beaucoup d’émotions et des réactions vives à l’endroit de ce criminel passé dans le système de réhabilitation carcéral. Si la prise de conscience de Gaston Bourdages est complétée, la société est encore loin de lui pardonner son crime violent.

    Il participe maintenant à des études universitaires en collaboration avec l’UQTR et se sert du drame qu’il a causé pour le mettre au service de la science et ainsi essayé de prévenir d’autres crimes conjugaux violents. «Comme Guy Turcotte et d’Ugo Fredette, les mauvais couples et les relations amoureuses toxiques peuvent se transformer en drames. J’appuie la pédagogie par du vécu», exprime-t-il. Il souhaite ainsi pousser la réflexion plus loin et tenter de prévenir les crimes violents à sa manière. 

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