Berthier Bérubé, un passionné enraciné dans son art
Berthier Bérubé, dans son atelier, travaille sur sa nouvelle création.
Berthier Bérubé avec son prix Armand-Vaillancourt, devant ses oeuvres
«La vie est trop courte pour rester dans sa zone de confort.» – Berthier Bérubé
Le coffre à outils de l'artiste
Ses sculptures en bas-relief sont en 3D, ce que les photos ne rendent pas toujours bien.
Le sous-sol de la maison de Berthier Bérubé est également une mini salle d'exposition.
Saint-Arsène – Penché sur son chevalet, Berthier Bérubé creuse patiemment le bois à l’aide de son biseau et donne vie à une histoire de naufrage lors d’une traversée du Nord tout droit sortie de son imaginaire. Il n’est pas rare que cet artiste passe plus de 200 heures sur une seule œuvre.
Rien ne laisse deviner que dans une petite pièce poussiéreuse du sous-sol de cette maison de Saint-Arsène se cache un membre de l’Académie internationale des Beaux-Arts du Québec en plein processus de création. La preuve qu’on ne peut réellement juger d’un arbre par son écorce.
Éclairé avec des lampes accrochées au plafond, il s’affaire à dégager une partie en relief de l’image qu’il est en train de créer. Rien n’est rajouté ou collé au bois, il s’agit d’œuvres monopièces. Berthier Bérubé doit donc faire preuve d’une extrême minutie s’il désire conserver un maximum de détails sans rien casser.
«J’essaie de tirer le maximum de ce que chaque morceau de bois peut m’apporter. Ce qui m’intéresse, c’est la difficulté de réalisation de la sculpture. Je ne veux pas rester dans ma zone de confort, la vie est trop courte pour se permettre ça», affirme-t-il, alors qu’il s’affaire à illustrer une mer déchainée en ajoutant de la texture à des glaciers. Selon lui, la sculpture figurative a été reléguée aux oubliettes depuis quelques temps, au profit de l’art plus contemporain.
RACONTER UNE HISTOIRE
Un bateau en perdition, des marins qui en sont à leur dernier voyage et qui resteront sur la glace, Berthier Bérubé raconte des histoires à travers ses oeuvres. «Au début j’avais dessiné un croquis d’un bateau avec les voiles au vent mais finalement je suis capable d’aller chercher plus de complexité si les voiles du bateau sont déchirées, c’est un plus grand défi.»
Son dessin était à peine terminé que déjà, d’autres idées germaient dans sa tête. L’artiste croit que les photographies illustrent mal le rendu réel de ses œuvres qui comportent plusieurs couches, parfois même minces comme une feuille de papier.
«J’arrête seulement quand j’estime que j’ai obtenu le maximum de ce que la pièce de bois pouvait m’apporter. Je suis curieux de voir jusqu’où je peux aller à chaque fois. Si je peux le faire, je le fais. Quand on commence à se trouver bon, c’est là qu’on décline», a-t-il constaté. L’un de ses sujets de prédilections est l’oiseau. «Il y a tellement de détails, de travail que je peux faire dans les plumes et de textures à ajouter… je peux le sculpter longtemps, c’est un travail de longue haleine.
RECONNAISSANCE
En octobre dernier, Berthier Bérubé a reçu le prix coup de cœur décerné par Armand Vaillancourt lui-même, une sommité en arts visuels. Il a ainsi obtenu la reconnaissance de ses pairs artistes, lui qui est complètement autodidacte. Depuis novembre, il a été promu d’artiste professionnel à académicien à l’Académie internationale des Beaux-Arts du Québec. Berthier Bérubé prendra part au 30e Salon des artistes et artisans de Beauce au Centre culturel Marie-Fitzback qui se tiendra du 21 au 23 novembre.
L’artiste continue à s’enraciner dans son art, même après 40 ans, tentant de repousser ses limites à chaque œuvre qu’il crée, Berthier Bérubé est un passionné.