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«12 Years a Slave»: un récit qui nous laisse sans mots

durée 8 février 2014 | 16h29
  • Bobby Therrien
    Par Bobby Therrien

    Journaliste

    Rivière-du-Loup - Le concept d'esclavage renvoie à plusieurs images très choquantes qui veulent être oubliées. Le réalisateur Steve McQueen s’assure qu’elles ne le soient jamais dans son plus récent film « 12 Years a Slave » (Esclave pendant 12 ans en version française), un récit aussi puissant que douloureux.

    Le long métrage retrace l'histoire de Solomon Northup, un homme de couleur, mais libre, qui a été enlevé et vendu comme esclave dans les années 1840. Le film est d'ailleurs une adaptation des mémoires de ce dernier.

    Travaillant comme charpentier et violoniste dans l'État de New York, ce dernier se fait proposer une offre pour performer en tant que musicien par deux prétendus artistes qui le droguent et le vendent comme esclave à un trafiquant de Washington. À partir de ce moment commence le calvaire de cet homme.  

    Comme le titre l'indique, l'histoire se déroule sur 12 ans, où Northup, interprété de façon magistrale par Chiwetel Ejiofor, devient esclave sous le nom de Platt dans diverses plantations dans le sud des États-Unis, plus précisément en Louisiane. Son histoire en est une de survie.

    Bien qu'au départ, la situation lui semble favorable, étant donné que son propriétaire William Ford (interprété par Benedict Cumberbatch) était un homme plutôt bienveillant, la situation tourne rapidement au vinaigre lorsqu'il confronte le charpentier raciste, John Tibeats (joué par Paul Dano), qui tente de le frapper sans raison valable.

    Pour lui sauver la vie, Ford n'a d'autre choix que de le revendre au sadique et impulsif, Edwin Epps, interprété de façon convaincante par Michael Fassbender. Ce dernier, qui n'a aucune merci pour ses esclaves, s'amuse à les humilier et les frapper quand bon lui semble. Bref, il ne laisse pas le spectateur indifférent.

    Northup restera à cette plantation de coton jusqu'à sa libération.

    Bande annonce



    12 Years a Slave mérite amplement toutes les nominations aux Oscars qu'il a reçu. Histoire solide et émouvante, des images, à la fois magnifiques des bayous louisianais, et parfois brutales, ainsi que des performances incroyables de la part des membres de la distribution, bref, un film complet qui dresse un portrait réaliste de cette période honteuse de l'histoire américaine.

    Outre Ejiofor et Fassbender (qui ont reçu des nominations aux Oscars), Lupita Nyong'o (aussi nommée aux Oscars) qui, dans une première apparition au grand écran, est tout simplement phénoménale dans le rôle de Patsey, esclave d'Epps qui est tourmentée, violée et maltraitée par son maitre.

    On y trouve aussi une brève apparition de la part de Brad Pitt qui, fidèle à lui-même, interprète Bass, un ouvrier canadien qui deviendra finalement celui qui permettra à Solomon de quitter cet enfer.

    À cela s’ajoutent des scènes saisissantes, parfois difficiles à regarder. Certains moments sont insoutenables. Difficile de s'imaginer que de telles atrocités se sont déjà produites.

    Au nombre des exemples les plus frappants, une scène où Patsey se fait fouetter jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse, et une autre où l'on tente de lyncher Solomon. Cette dernière, longue de plusieurs minutes, montre le personnage principal au bout d'une corde, ne touchant le sol qu'avec le bout de ses pieds jusqu'à ce que William Ford vienne le délivrer.

    Que ce soit votre tasse de thé ou non, le film laisse une image vive et demeure gravé dans la mémoire de celui qui le visionne. Il ne laisse pas un bon sentiment. Cela ne signifie pas que le film est mauvais, loin de là, mais seulement que sa mission n'est pas de divertir, mais plutôt de faire réaliser aux gens les horreurs de l'esclavage.

    Pour terminer, le meilleur exemple pour expliquer le film est la réaction des gens lors du générique final. Un silence de mort régnait dans la salle. On aurait dit que l'on assistait à des funérailles. Tel est son effet. Il provoque et nous prend presque à la gorge. On reste sans mots.

    Notons que le film est toujours à l'affiche au Cinéma V d'Edmundston.

    commentairesCommentaires

    2

    • L
      Lucifer
      temps Il y a 11 ans
      " L'homme est un loup pour l'homme " et la fin du monde
      sera quand les femmes seront réellement = à ceux-ci !

      }:|
    • RD
      Roméo Delta
      temps Il y a 11 ans
      Changez quelques mots et le décor et ça ressemble
      en tous points à mon environnement de travail...

      Des humains (?!) qui écrasent d'autres êtres humains
      en profitant de leur petit pouvoirs passagers de minables.

      De tout temps, de toutes époques, dans tous les milieux il
      y a eu et il risque d'y avoir des salopards qu'il faut dénoncer
      et sanctionner !
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