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2019, un tremplin vers les Oscars pour la cinéaste Sophie Deraspe

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durée 31 décembre 2019 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    La cinéaste originaire de Rivière-du-Loup Sophie Deraspe a connu une belle fin d’année 2019. Elle a vu sa toute dernière œuvre «Antigone», sélectionnée parmi les meilleurs films canadiens du Festival international du film de Toronto. Elle a même représenté le Canada dans la course aux Oscars dans la catégorie meilleur film international, mais a été écartée de la compétition officielle le 16 décembre. Entretien avec cette créatrice québécoise bien en vue sur la scène internationale.

    «Cette journée-là, je savais que parmi tous les films éligibles, le 20 septembre, un seul des réalisateurs allait recevoir un appel. Je me suis réveillée, j’ai pris ma douche, j’ai mis mon chandail d’Antigone. J’avais Antigone imprimée sur le cœur. Je me suis dit que j’allais faire une journée de travail normale, que peut-être que je n’aurais pas d’appel. Le téléphone a sonné assez tôt vers 10 h (…) J’en avais les larmes aux yeux. Ils me demandaient d’être dans une conférence de presse ensuite à midi. C’était fantastique, c’était le début d’un grand voyage. Je pense que j’ai fait tout ce que je pouvais dans la mesure du possible. C’est une course dans laquelle il y a des gens avantagés parce qu’ils ont de grands moyens pour avancer», explique Sophie Deraspe.

    Le cinéma est d’ailleurs arrivé dans sa vie d’une manière bien inattendue. «J’étais vraiment intéressée par énormément de choses dans la vie. Ça allait de la musique, à la photographie, à l’art, à l’anthropologie, à la philosophie. J’ai fait des études en arts visuels en Autriche, j’apprenais l’allemand. Je suis revenue à Ottawa en philosophie et en allemand, ensuite à l’Université de Montréal en littérature. J’ai pris un cours complémentaire en cinéma un peu par hasard. C’est là que j’ai découvert que le cinéma rassemblait vraiment tout ce qui me passionnait dans la vie (…) C’est là que je pouvais m’épanouir entièrement, ç’a été un coup de foudre et j’ai eu envie de m’y consacrer totalement. C’est une passion qui n’a jamais pâli depuis», explique la cinéaste de 46 ans. Son premier film, «Rechercher Victor Pellerin», lui a demandé sept ans de démarches. Elle a ensuite lancé «Signes Vitaux», qui a connu un bel accueil critique, mais il a été projeté sur peu d’écrans au Québec. Ses deux autres œuvres, «Les Loups» et «Profil Amina» ont quant à eux décroché quelques prix dans les festivals de films internationaux.

    «Avec Antigone, j’ai rencontré encore tout ça, le succès critique, festivals et prix, mais cette fois-ci j’ai aussi réussi à aller à la rencontre d’un public beaucoup plus vaste. Je sens l’amour du public pour ce film», explique Mme Deraspe. Elle voulait, avec «Antigone», être généreuse en émotions, en récit dramatique, et surtout donner aux acteurs des scènes puissantes pour livrer de l’émotion. Ce changement de cap a définitivement su toucher le public, grâce à l’interprétation de Nahéma Ricci dans la peau d’Antigone. Elle ne cache pas s’être inspiré de l’affaire Villanueva pour l’écriture du scénario de son film. «Tout en lisant sur l’affaire et le meurtre par balle, la déportation, je lisais aussi beaucoup les commentaires en ligne. Ils étaient parfois extrêmement racistes et cruels, et d’autres étaient en support envers la tragédie que la famille Villanueva vivait. Je me rappelle des commentaires racistes et crus. J’étais assez bouleversée par le fait que des gens dans mon pays aient ce type de haine et qu’elle soit exprimée aussi ouvertement. C’est de là que j’ai eu envie d’écrire pour qu’une Antigone prenne la défense de la famille et qu’elle aille jusqu’au bout.»

    Bien que la course aux Oscars soit terminée pour «Antigone», le film a été vendu dans plusieurs pays, dont l’Italie, la Corée du Sud, le Mexique et est distribué par une compagnie des États-Unis. Sa sortie est prévue en France au printemps prochain, et, selon Sophie Deraspe, le principal de la vie de ce film est encore à venir.

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