Travailleurs étrangers temporaires : la FCCQ exige un moratoire immédiat sur les restrictions
À l'occasion de leur grande rencontre annuelle, les chambres de commerce de partout au Québec et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) unissent leurs voix et interpellent les gouvernements pour exiger une fois de plus un moratoire immédiat sur les restrictions au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) imposées depuis l'automne dernier.
Depuis près d'un an, les entreprises perdent graduellement des travailleurs face à leur incapacité de renouveler leur permis de travail. Cette perte de talents indispensables fait pression sur la chaîne de valeur des entreprises et les force à réduire leurs activités. Selon un sondage de la FCCQ, 64 % des répondants indiquaient devoir refuser des contrats, réduire leur production ou fermer un quart de travail si leurs travailleurs étrangers temporaires (TET) actuellement au travail devaient quitter.
«Cette grande rencontre des chambres de commerce de partout au Québec nous permet de constater sur le terrain les dégâts déjà causés aux entreprises par les restrictions au PTET depuis près d'un an. Les gouvernements doivent le constater à leur tour et rétablir le programme tel qu'il était avant septembre 2024. Ils doivent éviter que la situation des entreprises ne se détériore davantage dans le contexte économique difficile. Ils ont une responsabilité face aux PME du Québec », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ.
AGIR MAINTENANT
La FCCQ prend acte de la volonté du gouvernement d'aligner l'immigration avec les besoins de main-d'œuvre des régions, mais estime que les baisses des seuils annoncés chez les permanents et les temporaires seront contre-productives; les travailleurs étrangers étant essentiels aux entreprises de l'ensemble des régions. Chaque région du Québec vit une pénurie de main-d'œuvre, notamment dans des professions spécifiques, et le recours aux travailleurs étrangers reste la seule solution pour assurer la vitalité de nos entreprises et de nos régions. Les entreprises en région ne sauraient attendre les consultations sur la planification de l'immigration annoncée par le gouvernement du Québec avant de voir un changement dans les politiques.
«À l'image de l'ensemble des régions du Québec, l'économie et les entreprises du Bas-Saint-Laurent ont besoin de ces travailleurs venant nous prêter main-forte et participer à notre vie économique et sociale. C'est vital pour notre région. Chaque jour, j'ai une entreprise de la MRC de Rivière-du-Loup qui me raconte les problèmes occasionnés par la perte de leurs employés. La démonstration est faite qu'un changement de cap doit s'opérer maintenant», ajoute Claudette Migneault, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.
«Pour Lepage Millwork, nous pourrions perdre 64 employés TET avec les restrictions actuelles. C'est majeur pour nous. Je passerai d'un plan de développement de nouveaux marchés à un plan de gestion de la décroissance. Je ne serai plus en mesure de produire autant. C'est incompréhensible de voir qu'on freine nous-même notre propre développement économique au Québec et au Canada. 50 % de ma production est exporté aux États-Unis et pourtant, je suis plus inquiet de perdre mes TET que des tarifs de Trump», affirme François-Xavier Bonneville, directeur général, Lepage Millwork.
«Depuis septembre 2024, nous avons perdu 25 employés TET. Non seulement nous voyons les impacts sur notre production, mais aussi sur notre équipe de travail et sur la vitalité régionale. L'embauche de travailleurs étrangers nous permet de stabiliser notre production et de transformer nos produits avec de la valeur ajoutée. Nos travailleurs vivent ici, consomment ici. Les nouvelles mesures donnent un coup dur aux entreprises et aux régions», soutient Edith Laplante, directrice exécutive du développement organisationnel d'Aliment Asta inc.
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