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Le marché de la rénovation résidentielle sera encore en pleine ébullition en 2021

durée 13 mars 2021 | 12h31
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    L’Association de la construction du Québec (ACQ), en collaboration avec plusieurs groupes partenaires, a dévoilé le 11 février dernier les résultats de deux enquêtes démontrant entre autres que le marché de la rénovation résidentielle sera encore en pleine ébullition en 2021.

    Une tendance qui a commencé en 2020 alors que de nombreux propriétaires ont choisi en temps de pandémie d’effectuer des travaux sur leur propriété. D’ailleurs à Rivière-du-Loup, le nombre de permis de construction / rénovation délivrés au cours de la dernière année confirme cet engouement. Ainsi 1311 permis ont été accordés en 2020, soit environ 200 de plus que pour chacune des deux années précédentes.

    La première enquête Web de l’ACQ, qui a été réalisée par la firme Léger en décembre dernier auprès d’un échantillon de quelque 1 000 répondants, porte sur les travaux réalisés depuis le début de la pandémie ainsi que sur les intentions de rénovation au cours des prochains mois. Les entrepreneurs québécois prévoient que d’ici septembre, ils seront aussi (51 %), voire plus occupés (29 %), qu’ils ne l’ont été jusqu’ici depuis le début de la pandémie.

    «Loin de s’estomper, la demande pour des matériaux de construction ainsi que pour les services d’entrepreneurs en construction risque d’être encore plus vigoureuse au cours des prochains mois, alors que les carnets de commandes des entrepreneurs sont déjà bien remplis», a affirmé François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

    TYPES DE TRAVAUX

    De mars à décembre 2020, les deux tiers (65 %) des propriétaires ont fait des travaux de rénovation (modifications, améliorations, réparations ou entretien) à leur domicile. Ceux-ci ont dépensé en moyenne 8 700 $ pour l’ensemble des travaux effectués à leur résidence principale. Hormis les travaux de peinture (36 %), les rénovations les plus populaires ont été, de loin, les travaux relatifs au patio, à la terrasse ou au balcon (24 %) et les travaux d’aménagement paysager (23 %). Bon nombre de répondants avaient aussi mené à bien des travaux de plomberie (14 %), d’électricité (12 %), de recouvrement de la toiture (12 %) et d’isolation (10 %).

    L’ACQ estime donc que le marché n’est pas près de dérougir en 2021. «Deux propriétaires sur trois envisagent de faire des travaux de rénovation à leur domicile d’ici septembre 2021», a souligné Guillaume Houle, responsable des affaires publiques de l’ACQ. Les rénovations les plus populaires au cours des prochains mois seront encore les travaux de peinture (38 %), d’aménagement paysager (22 %) et ceux touchant les patios, les terrasses ou les balcons (21 %). On note toutefois que les travaux relatifs aux portes et fenêtres (19 %) et les travaux structurels dans la cuisine (11 %) devraient être plus populaires cette année qu’en 2020.   

    PROBLÈMES D’APPROVISIONNEMENT

    En complément, un deuxième sondage Léger a été effectué en janvier, par téléphone, auprès de quelque 750 entrepreneurs et dirigeants d’entreprises en construction et en rénovation. Les résultats témoignent que, depuis mars 2020, un peu plus de quatre entrepreneurs sur cinq ont fait face à des problèmes d’approvisionnement tels que des délais de livraison, des délais de transport sur les chantiers, des ruptures de stock chez le fournisseur ou un faible niveau d’inventaire local.

    Karine Anctil, propriétaire du centre de rénovation RONA de Rivière-du-Loup, a confirmé cet engouement. «C’est un travail à temps plein pour essayer d’avoir du bois, si tu en trouves tu l’achètes vite», a-t-elle mentionné. Selon Mme Anctil, la fermeture de chaines de transformation et la grande demande provenant des États-Unis ont contribué à cette pénurie de matériaux en plus de créer une pression à la hausse sur les prix.

    Les matériaux les plus touchés par les problèmes d’approvisionnement sont : les portes et fenêtres (46 %), le bois d’œuvre (38 %), le contreplaqué et OSB (35 %), les fermes de toit (33 %), les poutrelles (28 %), les produits d’ingénierie en bois (24 %) et les articles de plomberie (22 %). Mais la liste est loin de s’arrêter là. L’aluminium (18 %), le béton (16 %), l’acier (14 %), les panneaux de gypse (11 %) et le bardeau d’asphalte (10 %) sont aussi parmi les matériaux dont l’approvisionnement est le plus susceptible d’être problématique pour les entrepreneurs en construction.

    HAUSSE DE PRIX

    Cette situation de rareté des matériaux se traduit par des hausses de prix parfois considérables. Les entrepreneurs ont été appelés à se prononcer sur l’augmentation globale de leurs couts en matériaux. Pour 22 % d’entre eux, la hausse est de l’ordre de 10 à 20 %, alors que pour 42 % d’entre eux, l’augmentation estimée est supérieure à 20 %.

    «En aout dernier, la disponibilité des matériaux a commencé à être plus difficile et les prix se sont mis à monter. Actuellement, ça rentre au compte-goutte et les prix sont toujours aussi élevés», a précisé Karine Anctil. Prenons trois types de matériaux très populaires auprès de la clientèle. En juin dernier, un 2 X 4 d’épinette de 8 pieds de long était vendu 5.03 $ le morceau au centre de rénovation RONA, actuellement il est au prix de 9.27 $. Une planche à galerie en bois traité (5/4) de 12 pieds de long est passée de 11.27 $ à 19.02 $. La feuille de contreplaqué, également très en demande, était vendue en juin dernier 45 $ alors que maintenant elle est au prix de 79 $.

    «La hausse de prix, c’est stressant et difficile à prévoir. On dépend beaucoup de l’économie mondiale, ça crée une pression. On l’anticipe encore cette année avec la demande actuelle. Que ce soit en construction neuve ou en rénovation, tout indique que la tendance va perdurer au cours des prochains mois», a indiqué M. Houle. «Quant à l’année 2022, difficile à prévoir», a-t-il ajouté. Celui-ci a également noté que la hausse du cout des matériaux va inévitablement se refléter de plus en plus dans le prix des propriétés et des contrats publics.

     

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