Cacouna - Méridien Maritime renonce à l’idée d’implanter une cale sèche au port de mer de Cacouna. C’est ce qu’a rapporté Radio-Canada Est-du-Québec par la voix de son journaliste Patrick Bergeron. Le projet fort attendu n’est pas simplement mis en veilleuse, il est abandonné.

C’est une mésentente entre l’entreprise et Transports Canada qui est à l’origine du désistement de Méridien Maritime. Afin de réduire les couts de l'infrastructure, l’entreprise a acquis un bateau spécialisé qui, une fois modifié, devait être partie intégrante de la cale sèche. Toutefois, aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé quant à son amarrage au port pour cet hiver.

Le propriétaire de Méridien Maritime, Angelo Marcotte, a jeté l’éponge non sans amertume. Ce dernier blâme un fonctionnaire du gouvernement fédéral, à qui il reproche l'échec du projet.

« En modifiant le bateau, je passais d’un cout de projet de 35 M$ à près de 8 à 10 M$. J’aurais jamais pensé que le maillon faible pouvait être un fonctionnaire qui a décidé de dire « no way ça marche pas ». Avoir eu ça dans mon esprit il y a quatre ans, qu’il se pouvait qu’un fonctionnaire décide oui ou non de ce projet-là, je n’aurais jamais investi. »

Placé devant l'ultimatum d’un acheteur potentiel pour son bateau, M. Marcotte s’est tout simplement départi du navire plutôt que de perdre un acheteur en plus de voir son projet mis au rancart par Transports Canada.

Le projet initialement prévu au cout de 35 M$ devait faire travailler près d’une centaine de personnes. En juin 2011 déjà, M. Marcotte commentait le site du port de mer qu'il qualifiait d'exceptionnel.

« C’est un site exceptionnel! L’eau y est profonde, l’endroit est bien protégé, à proximité de Québec, sur la route du Saint-Laurent… Nous l’avions remarqué il y a quelques années, mais le projet de terminal méthanier utilisait l’espace. Cette fois, la fenêtre de réalisation est ouverte », avait souligné à l'époque, avec beaucoup d'enthousiasme, le PDG de Méridien Maritime.

L'intention d'acheter les installations portuaires par TransCanada qui y projette l'implantation d'un terminal pétrolier ne posait, semble-t-il, aucun problème à la construction et l'opération d'une cale sèche.

L'infrastructure du projet initial de Méridien Maritime devait être de 260 mètres de long sur 38 mètres de large, soit plus de 9 000 mètres carrés. Des navires de grandes tailles y étaient destinés afin d’y être réparés ou même, y être construits. On y projetait même une deuxième phase, une seconde porte de 46 mètres, permettant d’accueillir des navires encore plus imposants.

Souhaitant réduire les coûts du projet, ce qui lui aurait évité d'avoir recours à une aide gouvernementale, l'entreprise a acquis un navire particulier et devant être une partie intégrante de la cale sèche à être construite. « J’ai l’habitude de payer mes affaires et de ne pas trop me faire subventionner, ce n’est pas mon genre », a commenté l’homme d’affaires à Radio-Canada.