Baluchon-Alzheimer présent au Témiscouata
« Depuis 2008, au Témiscouata, la Marche de la Mémoire permet de recueillir de l’argent réinvesti ensuite dans des services offerts aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et à leurs proches aidants comme des cafés rencontres, des répits et, depuis 3 ans, le baluchonnage », explique Lucie Fortin, organisatrice communautaire au CSSS de Témiscouata.
Un baluchonnage est un répit offert par une baluchonneuse formée et soutenu par Baluchon-Alzheimer. Pour une période entre 4 et 14 jours, la baluchonneuse demeure au domicile avec la personne atteinte alors que le proche aidant peut vivre un répit à l’extérieur du domicile. Dans la MRC de Témiscouata, seule région du Bas-Saint-Laurent à bénéficier de ce service pour le moment, le baluchonnage ne coûte que 15 $ par jour au client. « En fait, le Comité de suivi de la Marche de la Mémoire du Témiscouata défraie la presque totalité des coûts », indique Mme Fortin.
« En 2011, au Québec, 1 615 journées de baluchonnage ont été réalisées par nos 21 baluchonneuses expérimentées, affirme Mme Martin. Ce sont des femmes de confiance qui ont en moyenne 55 ans. Elles sont formées en continu et elles ont toutes de l’expérience avec la problématique de l’Alzheimer. De plus, leurs antécédents judiciaires sont minutieusement vérifiés. Nous avons également des assurances en responsabilité civile et professionnelle », ajoute la directrice.
L’organisme, qui a pour marraine Jeannine Sutto et comme porte-parole Claudine Mercier, a reçu en 2011 le prix de l’excellence du ministère de la Santé et des Services Sociaux pour son impact sur la communauté.
Barrières émotionnelles
« Bien que tous les autres services offerts dans la région pour les personnes atteintes d’Alzheimer et leur entourage soient très bien utilisés et malgré la qualité et le professionnalisme des services de Baluchon-Alzheimer, aucun baluchonnage n’a encore été réalisé au Témiscouata, souligne Mme Fortin. Bien souvent, il y a des barrières émotionnelles », ajoute cette dernière, qui a vécu la problématique dans sa famille.
« Ma mère s’occupait de mon père atteint de la maladie et elle refusait catégoriquement le baluchonnage, raconte Mme Fortin. La culpabilité de laisser l’être cher, la peur que personne ne soit assez compétent pour s’occuper convenablement de lui, ne sont que quelques raisons qui font que les proches aidants refusent d’abord le baluchonnage. Avec mon aide, ma mère a tenté une première fois l’expérience qui s’est soldée par une réussite totale. Après cette première fois et la conclusion que ces répits lui faisaient autant de bien à elle qu’à mon père, grâce à l’attitude et à la compétence de la baluchonneuse, ma mère demandait le baluchonnage deux fois l’an. Elles sont si bien encadrées et savent très bien entrer en relation avec les malades et les proches. Pendant l’absence de l’aidant, la baluchonneuse poursuit la routine du malade et veille également à l’entretien de la maison. »
« De plus, les baluchonneuses tiennent un journal d’accompagnement, remis au client à son retour. Elle peut aussi aider à trouver des solutions aux difficultés rapportées par les proches aidants », assure Guylaine Martin qui souhaite que les personnes vivant une telle problématique au Témiscouata désirent utiliser l’expertise des baluchonneuses.
« Statistiquement, 4 personnes sur 6 qui demandent du répit sont des aidants de personnes atteintes d’Alzheimer », affirme la directrice. Pour en apprendre davantage sur le baluchonnage ou pour demander le service, de l’information est disponible auprès des intervenants sociaux du CLSC ou directement auprès de Baluchon-Alzheimer au 418 683-2972 et sur www.baluchonalzheimer.com.