Eduardo et Melecio : travailleurs émérites du Guatemala
Ils quitteront la région pour se rendre aux vendanges des pommes en Montérégie avant de retourner dans leur pays d’origine, le Guatemala, en début de novembre. Avant de venir travailler à Saint-Arsène, les deux Guatémaltèques avaient séjourné une saison dans la région de Montréal.
Ces travailleurs venant de l’étranger sont embauchés sur une base saisonnière dans le cadre d’un programme fédéral mis sur pied en 1974. En 1988, confrontée à un nombre sans cesse croissant de demandes pour la main-d’œuvre étrangère, Ottawa a proposé à des associations de producteurs agricoles du Québec, dont les membres avaient de plus en plus recours aux travailleurs étrangers, de se regrouper et de créer un organisme qui serait chargé de les assister dans leurs démarches de recrutement. En 1989, la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) était créée.
FERME est un organisme sans but lucratif dont le financement est assuré en totalité par ses membres utilisateurs qui doivent entre autres assumer des frais de gestion pour chaque travailleur étranger recruté. Organisme de liaison qui assiste les employeurs à toutes les étapes de leurs démarches de recrutement, FERME coordonne tous les mouvements de main-d’œuvre : arrivées et départs de travailleurs, transferts d'une entreprise à une autre, demandes de rapatriement, remplacements et ajouts de travailleurs, etc. FERME demeure l'unique organisme du genre à oeuvrer au Québec.
SOLUTION ALTERNATIVE
Martin Lebel explique que la présence de travailleurs étrangers dans les champs de culture horticole québécois représente une solution alternative à des besoins de main-d’œuvre saisonniers, indiquant que les Québécois seront toujours favorisés en priorité. FERME regroupe 800 fermes québécoises qui ont opté pour cette formule et cette année, plus de 8 000 travailleurs étrangers oeuvrent aux champs dans diverses régions.
Eduardo et Melecio sont âgés respectivement de 41 et 35 ans. Tous les deux pères de famille de trois enfants en bas âge, ils disent adorer leur travail aux champs au Québec où les conditions de travail diffèrent énormément de celles prévalant au Guatemala. Ils notent qu’au Québec, les champs sont plus productifs et les récoltes beaucoup plus abondantes en raison de cultures mieux protégées et très bien irriguées.
Côté salarial, c’est le jour et la nuit. Pour le même travail chez eux, ils ne reçoivent que bien peu. Rien de surprenant donc à ce qu’ils soient de retour année après année en sol québécois. « Nous allons revenir l’an prochain si le patron Martin le veut bien », souligne Eduardo.
Cet été, Fraisière Lebel avait sept Guatémaltèques à son emploi pour la cueillette de fraises, framboises, bleuets et maïs. Cinq d’entre eux ont quitté vers la Montérégie pour la cueillette des pommes.
L’entreprise emploie des travailleurs étrangers depuis maintenant six ans. « Ils sont traités comme tous les employés sans privilèges ou égards particuliers. C’est une formule gagnant gagnant puisque tous en retirent pleine satisfaction. »
Ils demeurent sur la ferme même. L’an prochain, Ferme Lebel va aménager un appartement sur son site afin d’accueillir ces travailleurs qui reviendront le temps des récoltes.